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Lubies - Page 65

  • ...

    Des traces de pas sur la route.

    La tête me tourne.

    J'aime que tu me souries,

    malgré tout.

    Mais je suis à la traîne.

    Et puis, alors, plus loin,

    beaucoup plus loin,

    il y a le froid

    et tous ces doutes qui le redoublent.

    Juste après,

    quand la route fait un coude,

    il y a la mémoire.

    La mémoire, ce souci lancinant.

    Cet agrégat inconstitué

    de bric et de broc

    qu'on se maçonne avec

    le sale torchis nostalgique

    et des reliquats, tantôt agréables,

    tantôt moches, tantôt ce qu'on peut,

    des reliquats de nos bouts

    de vie caduques.

    La mémoire, ce berceau pour

    chanteurs aveugles

    des après-midi grises…

  • Et puis, soudain, voici un dénouement...

    La séparation

    et les hypocrisies

    décentes

    quand les âmes déménagent.

    L'abandon ensuite,

    et tout ça qui ne regarde

    déjà plus

    que les souvenirs

    et les souvenirs,

    tu sais bien,

    ne sont que des bandelettes.

    La chasse, les hommes

    et les femmes.

    Toutes ces chansons

    de pacotille comme

    des éclairs qui poignardent

    les dos creusés

    de confiance.

    Et les villes, oui,

    les villes pourtant,

    qui n'ont jamais pu

    vivre sans ça...

    Et puis, longtemps après les

    sourires,

    les épines restées

    sous la peau,

    avec le temps

    elles s'incrustent

    comme le mouvement 

    de l'histoire

    devant les hommes.

    On a mal sans comprendre. 

    Pour être soulagé,

    il faut demander l'aide

    de quelqu'un.

    Et puis, soudain,

    voici un dénouement...

  • Un troupeau de vitres (director's cut)...

    L'odeur brûlée du chaume...
    ce soir, tout me revient.
    La poussière ocre sale
    levée par les tracteurs,
    là-bas, vers les
    quatre chemins.
    Oui, presque tout.
    Les colères formidables
    de Papa contre le matériel
    agricole qui le trahit
    au premier coup dur.
    Maman et ses faux-airs
    de matrone autoritaire.
    Ce soir, où il ne s'agit
    plus seulement de souvenirs
    mais de migrations secrètes,
    me revoilà au cœur de ce monde
    enseveli sous les sables
    du temps, où vivre, alors,
    revenait à décrire le paysage…
    Et puis, cette fille
    et sa silhouette, laquelle
    par manque d'imagination,
    se confond déjà avec la brume.
    Cette aisance et sa désinvolture,
    comme une araignée vole
    au-dessus de nos carcasses
    d'insectes.
    Ce soir, tout me revient
    de cette jeunesse laborieuse
    comme si j'avais passé
    deux ans au théâtre
    à ronger mon frein,
    en attendant d'évangéliser
    toute la Polynésie.
    Ce soir, je me souviens
    comme j'ai pu rêver d'elle.
    Oh mais à quel point
    j'ai pu rêver de cette fille
    au-dessus des fermes
    qui sentaient la vache morte
    et la fiente de poule.
    Le sommeil, entre deux,
    c'est encore autre chose.
    Parfois, ça nous excite,
    la vulgarité. Et parfois
    je lui lance encore
    un regard amical mais un peu
    trop appuyé.
    Les rêves, eux aussi,
    commettent des erreurs
    Ce soir, oui, tout me revient.
    Presque tout...
    L'odeur brûlée du chaume.
    La poussière ocre sale
    levée par les tracteurs.
    Et puis cette fille
    comme une araignée vole
    à travers la brume
    en surveillant notre petit
    troupeau de vitres...
    Et puis cette fille
    qui applique son coup
    de scalpel implacable sur la plaie
    de mes fantasmes dessinées
    entre ici et ailleurs.
    Cette fille qui m'observe
    de façon quasi clinique...