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Lubies - Page 64

  • Et les piscines ondulent pour le peuple zombie...

    C'est une drôle

    de matinée à vivre.

    Ton sourire plane doucement

    au-dessus d'une bande

    de sables noirs.

    Et pendant que ta bouche

    et ses malices à usage

    quasi interne

    s'avance vers la source

    de toute l'amertume

    du monde et de nos divisions,

    j'ai envie de prendre une photo

    de cette matinée,

    parce que, vue d'ici,

    elle ressemble

    à une fille bohème

    sur le point d'épouser

    un homme très riche...

    C'est une drôle

    de matinée à vivre.

    Une matinée entre deux

    bâillements et trois cafés

    pas stretto pour deux sous

    mais fort-très fort.

    Oh oui tu parles.

    Une chanteuse folk

    me suce consciencieusement

    le cerveau et revoilà

    la mélancolie. Ce que vous

    appelez le contexte.

    Peut-être un chalet

    perdu

    au terme d'un parcours

    de drames et de frénésie,

    peut-être

    un chalet perdu

    dans l'un des endroits

    les plus bousillés de la galaxie.

    Hors-champ, on suppose

    quelques vieux comparses

    en train de tirer les ficelles.

    Des hommes, pas plus paumés

    que les autres, se pâment puis

    leurs mains se raccrochent

    assez vite à leurs principes

    d'amants cyniques

    au naturel inquiétant.

    Mémoire ou imagination?

    Passé à la dérive ou pure fantaisie?

    Tu entrouvres les cuisses

    comme une strophe médiocre

    mais ils n'aiment plus

    tellement ça.

    Tu leur proposes

    un script un peu plus

    subversif

    et les piscines ondulent

    pour le peuple zombie...

    C'est une drôle

    de matinée à vivre.

    Ton sourire plane doucement

    au-dessus d'une bande

    de sables noirs

    et pendant que nos doigts

    s'aventurent dans ces espaces

    terribles

    où le feu des hyperboles

    achève de brûler les réalités d'hier

    et les perspectives d'aujourd'hui,

    une chanteuse folk

    et sa voix de rivière

    au mois d'avril

    empilent, sans se donner

    beaucoup d'effort,

    des petits tas de mots doux.

    Oui mais n'empêche,

    que petits tas par petits tas,

    n'empêche, chaton,

    voici qu'à force, tout doucement-

    tout doucement,

    voici qu'à force, chaton,

    commence à s'édifier un barrage

    contre la mélancolie...

  • Comme une marée...

    Il s'est levé d'un coup sec.
    Elle aurait bien aimé,
    pour une fois,
    qu'ils s'attardent un peu
    au lit.
    Oui, pour une fois.
    Il s'est fait couler un café.
    Il a fait dégager le chat
    qui gênait la circulation.
    Puis Il est revenu vers Elle
    qui s'était rendormie.
    Il l'a trouvée très belle.
    Il le lui a dit.
    Ses cheveux reposaient
    pieusement sur l'oreiller.
    Et ses cuisses avaient
    cette grâce alourdie,
    tu sais.
    Cette grâce. Oui.
    Et puis il lui a raconté
    ce rêve.
    C'était un rêve avec
    un homme sur l'âge.
    C'était un homme rongé
    par la culpabilité.
    Un homme qui s'imposait, 
    depuis trois ans,
    une drôle de pénitence,
    parce que. Parce que...
    Il s'est mis à pleurer.
    Elle l'a pris dans ses bras.
    Elle a bu ses larmes
    comme une marée...

  • ...

    Des traces de pas sur la route.

    La tête me tourne.

    J'aime que tu me souries,

    malgré tout.

    Mais je suis à la traîne.

    Et puis, alors, plus loin,

    beaucoup plus loin,

    il y a le froid

    et tous ces doutes qui le redoublent.

    Juste après,

    quand la route fait un coude,

    il y a la mémoire.

    La mémoire, ce souci lancinant.

    Cet agrégat inconstitué

    de bric et de broc

    qu'on se maçonne avec

    le sale torchis nostalgique

    et des reliquats, tantôt agréables,

    tantôt moches, tantôt ce qu'on peut,

    des reliquats de nos bouts

    de vie caduques.

    La mémoire, ce berceau pour

    chanteurs aveugles

    des après-midi grises…