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Lubies - Page 67

  • Au firmament des hommes maussades...

    La légende dit

    qu'un beau jour,

    alors,

    nous reprendrons

    le train...

    Et bientôt, on écrase

    un dernier mégot

    dans le cendrier

    de l'attente.

    Ensuite, il est temps

    d'occuper une place

    envahissante

    parmi les autres

    voyageurs...

    La cité pleine de rêves

    n'existait pas. 

    L'existence a fait

    de nous

    des petits propriétaires

    de nos frissons,

    à peine capables

    de se protéger 

    des profondeurs.

    De la puissance du

    ressentiment...

    Et puisque

    le dernier morceau

    de musique

    à avoir survécu

    au grand moment

    d'économie unique,

    c'est ce blues

    fauché par la 

    maladie

    à six mois de la retraite...

    Et puisque tous les

    blues du monde

    sont des chants

    de travail

    qui culminent

    au firmament

    des hommes maussades,

    alors,

    nous nous endormirons

    dans l'insouciance

    sans trop de

    certitudes

    du linge qui pend

    aux fenêtres

    en signe de rébellion...

  • Une interprétation correcte...

    Veux-tu, chaton,

    me dit-elle,

    que je te reparle

    un peu d'amour?

    Hier soir, alors,

    il m'a semblé

    que nous avions

    pourtant

    une idée précise

    du montage. 

    L'amour, n'est-ce pas,

    c'est toujours

    une variation

    de cinéma, 

    plus ou moins

    intéressante. 

    Hier soir, donc,

    j'ai failli éclater

    de rire

    quand tu m'as dit:

    si je n'ai pas

    une idée

    même imprécise

    sur la manière

    dont je monterai-

    l'amour,

    tu vois bien,

    rien que du cinéma-

    une séquence,

    j'ai énormément

    de mal 

    à la mettre en place.

    Veux-tu, chaton,

    que je t'explique

    pourquoi

    tu n'es décidément 

    pas

    ce personnage

    incroyable,

    d'une violence

    et d'une grossièreté

    rare?

    Laisse-moi partir.

    Il n'y a qu'au cinéma

    que les milliardaires

    s'émeuvent

    d'une histoire

    sociale.

    Laisse-moi partir.  

    C'est le seul moyen

    d'obtenir de moi

    une interprétation

    correcte....

  • ...

    48 ans et

    quand j'écris:

    il fait un temps

    à ne pas mettre

    une guitare folk

    dehors,

    tout le monde

    me regarde

    d'un air consterné. 

    Il était une fois

    une fille

    du Colorado

    morte sur le

    coup lors

    d'un zoom terminal...

    28 ans et

    je battais les

    rues, 

    l'air d'une photo

    ridicule 

    prise à l’aéroport. 

    Dans ta main

    un bouquet de fleurs

    séchées

    se déployait

    sous un ciel sans

    nuage...

    A lonesome blues,

    goodbye...

    21 ans et

    le monde, alors,

    s'est mis 

    à ralentir. 

    Je me souviens

    comme j'ai voulu 

    changer la 

    mise en scène

    en imaginant la 

    possibilité d'un

    plan 

    de coupe, 

    d'un contrechamp

    pour accélérer

    le jeu. 

    Infléchir le cours

    de la trajectoire

    financière

    et ses déambulations

    romanesques

    aux gencives

    bleues...