...

Je n'oublierai jamais

cette scène.

Les enfants sont cruels

et tout le monde

éclate de rire...

je n'oublierai jamais

cet âge, tu sais,

où tout semble

en phase

expérimentale,

pas encore au point...

Je n'oublierai jamais

nos bouches remplies

de savon

par les final cut

de toutes

ces séries télé

au pied desquelles

on souhaitait

tous mourir.

Peut-être...

Et, à chaque fois,

la brise imaginaire.

Et, à chaque fois,

les turbulences et

le drapé, la face cachée

de cette peau

sous la peau...

Je n'oublierai jamais

ces heures

dont le niveau de vie

était à peine

négociable.

Et quand vient

le ressac, alors,

vient le ressac...

...

On triche tous avec la vie

mais elle le sait.

Ferme les yeux,

je serai encore là

demain matin...

Revenons en arrière...

Les politesses de salon

nous apportent

du provisoire et le jour

baisse les bras...

Je voudrais que vous

me parliez

de votre enfance...

Et dans le fond, 

tout le monde s'en fout.

Ça fait longtemps

que le soleil détourne

les yeux,

qu'il ne prend plus

la peine

de jeter un regard

sur le trottoir de l'ombre...

Vous n'avez jamais voulu

faire un film

sur ce sujet...

 La vie s'est mise à

boire au goulot.

Tout le monde s'en tape.  

C'est tout un art 

de conduire

le coude à la portière...

Moralement ça devait vous

poser des problèmes...

Alors nous vivions

dans les faubourgs

des faubourgs d'une petite

ville imaginaire

de Georgie,

là où tous les enfants

sont cruels

à force de tourner

dans des westerns

sans monture...

Il parait que vous écrivez

un nouveau scénario...

Tu peux fermer les yeux,

je serai encore là

demain matin...