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Lubies - Page 72

  • ...

    C'est le visage noirci

    par les mensonges

    à partir desquels

    nous nous sommes

    tous

    plus ou moins façonnés

    que le temps

    qui fait

    les plaisanteries

    amères

    que rien ne peut

    défaire

    un beau jour

    vous assigne

    la tâche

    de mettre votre peau

    sur la table

    mais les mélancolies

    du corps

    ont rejoint

    depuis si longtemps

    la nuit noire

    de l'âme

    et ce passé qui vous

    poursuit

    avec son solfège

    de contrebasse

    pour débutants...

     

  • Sur un étroit sentier de chèvres...

    Et alors, me dit-il,
    ce jeudi matin
    s'est mis
    à me pendre au nez
    comme le souvenir
    d'une chaudasse
    aléatoire.
    Ça m'apprendra
    à réclamer
    autre chose,
    à vouloir
    me détourner,
    à tout prix,
    de mon destin
    de faiseur
    de pâté de porc...
    Après un réveil
    plus fragile
    et plus brutal
    qu'on aurait pu
    le craindre,
    j'ai eu en passant
    une pensée émue
    pour ces auteurs
    qui tombent,
    tous les ans
    au 1er janvier,
    dans le domaine
    public...
    Le téléphone
    sur silencieux,
    mon lave-vaisselle
    ronronnait
    des mots d'amour
    et de haine.
    Les mains
    encore agitées
    par le souvenir
    d'une cigarette,
    quelque part
    au pied d'une table
    basse
    saponifiée à froid
    comme un clown
    romantique,
    un poète poussiéreux
    en pleine confusion
    tentait de réécrire
    l'histoire
    de cette scène
    inexacte
    où trois hommes
    et leurs chiens
    étaient en train
    de faire danser
    les cadavres
    sur un étroit
    sentier de chèvres...

  • ...

    Lancer des coups de poing

    dans le vide

    ou bien croiser le fer

    avec l'aspirateur

    alors que partout

    c'est encore

    tout assoupi comme

    un héros déchu

    sur sa petite fin

    de race personnelle.

    N'est-ce pas la seule

    chose à faire

    quand on ne veut plus

    regarder la machinerie

    d'aussi près...

    Arrive un âge,

    et cet âge ne renferme

    plus aucune force

    dramatique,

    arrive un âge

    et l'eau mise à bouillir

    dans la casserole

    tient lieu

    d'océan acceptable.

    Arrive un âge

    et la carotte du tabac

    le plus proche

    vous traverse bientôt

    le regard

    mieux que tous les

    horizons existentialistes...

    Il nous aura été donné

    de vivre

    beaucoup de ces lundis

    matins

    qui peinent à s'articuler

    autour d'un scénario

    à l'arc narratif

    qu'on pensait

    impitoyablement précis...

    Nous serons toujours,

    d'où qu'on regarde

    mollement les choses,

    cette poignée de moments 

    que seul un acteur 

    digne de ce nom

    réussirait à faire vivre

    et ensuite, qui sait,

    l'histoire sanglante

    de la vie quotidienne

    trouverait, enfin,

    une justification

    après quoi les colères,

    et les derniers espoirs

    viendraient s'écraser

    contre ce vent de briques

    qui souffle tempête

    au milieu de nos lâchetés

    ordinaires...