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Lubies - Page 73

  • ...

    L'homme va bientôt

    s'écrouler

    sur le trottoir d'en face.

    Tu dirais un cavalier

    fourbu

    sur le point de perdre

    son cheval

    en plein désert

    du nouveau Mexique. 

    Il pleure de froid

    et c'est comme

    s'il pissait du sang

    par les yeux... 

    Ma voisine de terrasse

    m'explique,

    par-dessus la buée

    de ses lunettes,

    qu'il y a au moins

    cinq histoires dans la vie

    d'un homme. 

    Qu'on peut toujours

    choisir. 

    Qu'il est presque

    impossible

    de changer la fin.

    Que nous rêvons tous

    d'appartenir

    à quelque chose... 

    L'homme va bientôt

    appartenir

    à l'un de ces rares

    westerns

    se terminant 

    par un suicide... 

    Certaines filles,

    me dit-elle,

    s'épuisent toutes seules

    à force de renaître

    dans le cerceau

    de leur enfance.

    Elle a rencontré bien

    des difficultés

    et elle a failli

    céder.

    Elle a même rencontré

    l'homme

    de sa vie

    dans une piscine

    à débordement...

  • ...

    Un regard de haine,

    une confidence

    et l’équilibre

    de nos horizons

    lointains

    est aussitôt plongé

    dans le genre

    de décor

    qui vous cerne.

    Très vite on ne sait

    plus

    comment s'atteindre. 

    Bon dieu, où en est-on

    de l'amour?

    Cela signifie encore

    quelque chose

    d'indigène

    et de pur

    dans nos zones

    tempérées? 

    S'agit-il d'un écrivain

    très sérieux

    capable de s'attaquer

    à de grands thèmes?

    Est-ce cela qui nous 

    projette

    dans une perspective

    de l'après

    qui nous angoisse?

    Si le réalisateur

    a du talent,

    dès le premier baiser,

    en regardant la place

    fragile

    de la caméra,

    ce truc exaltant

    dans l’œil d'un acteur,

    alors il pourra

    sentir

    qu'il tient son film.

    Et que la nuit à suivre

    promet d'être

    immense...

  • ...

    Au tout début

    de cette histoire,

    me dit-elle,

    crois-moi si tu veux,

    mais j'ai longuement

    observé

    les hommes

    et leurs façons

    apeurées, féroces

    d'agiter

    leurs crinières

    sous le vent,

    comme autant

    de faux-espoirs 

    pour violenter l'horizon,

    cette fuite illusoire

    vers les dunes de sable

    du désir, 

    à coups de répliques

    mensongères.

    Oui, j'ai longuement

    observé 

    leur allure de victime,

    comme ils redevenaient

    menaçants

    à la minute même

    où il seraient

    abattus 

    par des mains de soldats

    rompus aux enjeux

    de cette lutte

    où la parole importait

    peu.

    J'ai longuement observé

    leur petit cinéma

    aux symétries

    très littéraires.

    Le quartier général

    des habitudes,

    derrière la monotonie

    d'un paysage automnal,

    dominait alors

    la grande plaine.

    Ce n'est qu'ensuite

    mais c'était perdu

    d'avance,

    qu'ils choisirent

    de modifier la distance

    que l'on prend

    en face de son propre

    personnage. 

    Avant de tout repeindre 

    en rouge...