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Lubies - Page 69

  • ...

    Ce matin, 
    me dit-elle,
    alors...
    c'est tout
    le contraire 
    du cinéma vérité,
    c'est de la
    mise en scène...
    Je dors assez 
    peu...là où 
    le café
    n'existe plus, 
    l'herbe des nuits
    ne repousse
    pas...

    Ce matin,
    me dit-elle,
    alors...
    je lance mon 
    dernier rêve
    jusqu'à obtenir
    face, 
    mais il pèse
    son petit poids 
    d'âne mort...

    Ce matin, 
    me dit-elle,
    alors... 
    c'est autre chose
    qu'une simple
    pièce lancée
    dans l'air
    moite et terrifié
    d'une révolution
    sur le point
    de faire ses grands
    débuts
    à Broadway...


    Ce matin,
    me dit-elle,
    alors...
    nous levons tous
    nos tasses
    aux âmes échouées
    comme 
    des cachalots
    après la
    tempête...

    Ce matin,
    me dit-elle,
    alors...
    tu as beau 
    me répéter
    que tu n'es pas 
    très manuel, 
    n'empêche,
    quand tu cires
    tes chaussures,
    c'est de la mécanique
    sociale
    de précision....

    Ce matin,
    me dit-elle,
    alors...
    étais-tu sincère,
    au moins,
    hier soir?
    Pourquoi avoir
    prétendu haut et fort:
    quand tu souris,
    il n'y a plus
    de place assise?
    Il y a longtemps
    que nos souvenirs
    sentent
    le placard...

  • ...

    Mon père, 
    me dit-elle,
    a trouvé un rat
    mort 
    au moment d'enfiler
    sa botte.
    Pas le temps de
    lui venir en aide.
    Ce soir, je suis
    d'une humeur 
    de préliminaires.
    La pluie est sur
    la ville,
    mais pas non plus
    de quoi 
    ébranler 
    mes dernières certitudes.
    Ce soir, j'en ai
    un peu marre
    d'être seulement
    cette fille
    qui s'envoie 
    elle-même
    des cartes postales
    signées
    de la patte gauche
    de son chat. 
    Ce soir, 
    me dit-elle,
    je me lance
    à la poursuite 
    des garçons sauvages...

  • ...

    Parfois,

    me dit-elle,

    ton regard redevient

    noir comme neige,

    jusqu'à ce que tes yeux

    refassent à nouveau

    confiance au soleil...

    Parfois,

    c'est si facile

    d'être petit et moi,

    alors, j'écris le nom

    des gens sur

    des post-it. 

    Le bonheur, disais-tu,

    ressemble bel et bien

    à un flingue

    qui vient

    tout juste de servir.

    Après coup, me dit-elle,

    pourtant,

    dans le silence des

    armes à feu, on a

    tôt fait d'imiter le cri

    de ce train de banlieue

    qui s'était mis

    en tête

    de traverser le langage

    comme un pédaleur

    de carte postale

    que les ombres

    grignotent

    dès les premiers lacets

    du col...