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Lubies - Page 66

  • Tom Joad...

    Deux mille milliards
    de déchets en plastique
    flottent au milieu 
    de l'océan.
    Et puis après...
    Je n’aime pas trop, 
    d’habitude, 
    avoir à me débrouiller 
    avec tes départs. 
    Ça me rappelle ma jeunesse...
    Le soleil me caresse
    les joues et je songe
    à l'éternité
    en lecture sur tes lèvres
    qui savent la pente
    secrète du langage,
    au point que les braves
    fils de famille
    se sont même mis 
    à douter
    de l’efficience
    de leurs services
    de contre-espionnage...
    J'aimerais apprendre 
    à pleurer
    au milieu de cette grisaille
    soporifique.
    Alors je pourrais
    peut-être
    lutter contre
    la pollution des eaux
    que pourtant rien ne trouble
    dans le pire des scénarios
    en train de se réaliser.
    Alors quoi..
    Deux mille milliards
    de déchets...
    Je sens les envies
    du soleil
    juste au dessus de ma tête.
    Un jour, tu as tenu 
    à me raconter l'histoire
    de ces femmes
    brusquement exclues
    du paradis 
    à la suite
    d'un arrêté préfectoral,
    lampiste d'un engrenage
    mortel auquel
    tout le monde avait bien
    voulu se soustraire.
    Était-ce d'ailleurs si étonnant? 
    Tu m'as raconté comment
    on avait ordonné à ces femmes
    de laver les trottoirs
    avec leurs culottes.
    Puis de les remettre,
    mouillées. 
    Je t'ai parlé de Bruce Springsteen.
    Du fantôme de Tom Joad.
    Tu m'as rétorqué Balzac.
    Qu'à côtoyer
    les belles âmes
    de la bourgeoisie,
    ça avait bien failli
    te rendre violente...
    Deux mille milliards
    de déchets en plastique
    flottent au milieu 
    de l'océan.
    Et puis après...
    Je n’aime pas trop, 
    d’habitude, 
    avoir à me débrouiller 
    avec tes départs. 
    Ça me rappelle ma jeunesse...
    La jeunesse, disais-tu, 
    c'est comme la Californie. 
    Toutes et tous 
    on s'est rué là-dedans 
    avec l’espoir de tamiser 
    son petit filon. 
    Parfois ça brillait 
    et c'était encore 
    autre chose…

  • Comme les décisions qu'on prend dans un rêve...

    7 h 27, me dit-elle,

    et le café qui tentait

    de rendre au quotidien

    sa part de mystère.

    Tes sourires n'avaient

    plus le droit à l'erreur.

    Ils ressassaient le passé

    comme on repense

    à un accident tragique

    7 h 27, me dit-elle.

    Et maintenant ça fait

    bientôt une semaine

    que le chat se prend

    pour un tigre des mers.

    Fais comme tu veux, 

    alors, tu m'as dit. 

    Fais comme tu veux.

    Je me charge du reste.

    J'ai imaginé un instant

    qu'on pouvait encore

    s'enfuir et où était-il

    ce fameux cheval 

    sans nom? 

    Après, je suis partie

    et mes yeux ont voulu

    rendre un dernier

    hommage au souvenir

    de tes suçons élastiques. 

    Et mes yeux, alors, c'était

    comme ces décisions 

    qu'on prend dans un rêve...

     

  • Ce moment où on va vous découvrir...

    Parce qu'on abîme le film

    en racontant toute 

    l'histoire,

    à quoi bon dresser le bilan

    elliptique 

    de cette longue séquence:

    d'abord, cette petite rumeur

    de scie à os

    que faisait ta langue.

    Et puis je n'arrête pas

    de penser

    à ce que nous venons

    de perdre.

    Et puis, nos défaites

    perdurent.

    Enfin, nos pas qui appellent

    des voix sales

    au téléphone...

    L'angoisse que c'est de dire

    des choses qu'ensuite

    on regrette...

    Parce qu'on abîme le film

    en racontant toute

    l'histoire,

    à quoi bon ressasser

    ce moment

    où on va vous découvrir...