...
Certaines personnes
naissent au milieu
d'une question
Pourquoi y-a-t-il
des jours avec
Des soirs sans...
Et puis les choses
se précisent
Plus le café
s'écoule
parmi le temps
qui passe
plus c'est le matin
et plus il fait sommeil
Plus c'est l'automne
et plus l'enfant
pressé d'en finir
avec toujours un peu
la même journée grise -
sale et grise
comme un grand morne -
plus l'enfant
s'approche
pour grignoter
les pieds
de la mélancolie
Plus ses ongles
griffent l'ombre
qui habite vos yeux
à la façon
d'une punaise de lit...
Certains lundis matins
naissent
au milieu d'une question
Dis-moi un peu :
dans combien de temps
c'est maintenant?
Est-ce que ça existe
en vrai
des débuts de semaine
qui ont aussi
leurs petites manies
au volant...
Commentaires
La vie virevoltait en boucle, comme cette galette de vinyle de Bob Dylan, « Time of my mind », qui tournait sans fin sur la platine.
Tout ce dont se rappelait Rigo des Etats-Unis, c’était ce voyage où enfant, il avait assisté de l’intérieur à cet accident de car ayant renversé une femme enceinte. Etant à l’origine de la distraction du chauffeur, cette tragédie s’était cognée longtemps dans sa tête. Cette femme n’aurait pas dû avoir le temps d’offrir la vie à l’enfant qu’elle portait. Et pourtant, il, ou plutôt elle, avait survécu. Cette circonstance tellurique catalysait elle le mimésis dans la vie de Dylane ? Elle allait vu aussi partir depuis, son père
ayant préféré le ciel ferme, sa grand-mère et son ami le chien. Le choc de l’accident avait bien gravé la fatalité dans ce synopsis, à priori.
Rigo revenait à New York pour étudier en université. Et l’uni, versatile, allait les dédommager au fil de cet incertain face à face dans la rue, par une nuit pour une fois étoilée. Leurs pieds ne se prendraient plus dans ces grises mines matinales.
La boucle était bouclée. Il était temps de ramener le bras de la platine sur son support.