Sauve-moi...
Sauve-moi...
J'ai un peu trop bu
bu un peu trop
de tous ces vins
d'un peu toutes les sortes
Bu comme le pêcheur
qui se rêve en victime
capable allez pour une fois
d'attirer sur lui
un reliquat de compassion.
Sauve-moi...
J'ai un peu trop bu
comme il nous arrive
de boire
quand on tente en vain
de revenir sur nos pas.
Oh mais nous venons
toutes et tous
de cet endroit
quand la jeunesse était
un lieu hanté
Le premier grand amour
t'a appris à lancer
des chats
pour que cesse ce mauvais
temps
et qu'un peu de soleil
te permette de jouer
au jardin...
Sauve-moi...
On a pu y croire dur comme fer
Depuis le fer
est dans le sang
On savait pourtant
que ça ne marcherait pas
Sauve-moi...
Et c'est passé très vite
jusque dans la mémoire
morte
que les mauvaises décisions
font naître
alors qu'une chanteuse
s'entiche du premier guitariste
Dis-moi chaton
pourrais-tu m'apprendre
à chanter
Tout à l'heure tu semblais si heureux
d'être malheureux
et puis tu sais au moins
compter jusqu'à trois...
Sauve-moi...
J'ai un peu trop bu
Il pleuvait des cordes
et j'ai eu envie de me pendre...
Sauve-moi...
Je pensais avoir le temps
de franchir la ligne
à partir de minuit
où croit-on tout
peut redevenir tranquille
et sombre
Mais en dehors de cette limite
nos yeux sont des torches
qui éclairent la nuit
d'une lumière différente
Et il y a toujours une fille
qui sait sucer son pouce
Une fille qui vous embrasse
sous les porches
et tu ne peux plus bouger
L'amour la haine
quand sa langue remue
avec des douceurs incroyables
elle les fait apparaître
devant toi
Oh oui il y a toujours une fille
pour te rendre invincible
jusqu'à ce qu'elle apprenne
enfin
à dormir toute seule...
Sauve-moi...
Il a toujours une ombre
une silhouette et regarde
toutes les promesses
que sa petite menotte
promène en laisse
Qu'est-ce qui cloche chez moi?
Sauve-moi...
J'ai un peu trop bu
Et voilà que bientôt
à nouveau tu l'aperçois
et elle t'observe
au-dessus des mousses
et de l'espace
où les mélancolies recommencent
Après les lampes s'éteindront
jusqu'à la prochaine fois...
Sauve-moi...
C'est beau c'est tellement beau
comme elle fait rouler
ses yeux
derrière les fenêtres rougies
des cabarets
que l'esprit lounge
traverse avec une grande idée
d'éternel retour
Dans ses yeux oui ces yeux-là
tu supposes
qu'un incendie pourrait
cacher des raisons
macabres...
J'ai un peu trop bu...
Sauve-moi....