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Lubies - Page 52

  • ...

    8h35.
    Je marche le chien...
    J'ai encore oublié
    que toute ta vie
    tu avais attendu
    un miracle.
    Ou un petit oiseau
    capable
    de prendre
    une position morale
    assez claire
    en dépliant le soir
    comme une boite de nuit
    quand tous les lapins
    anonymes
    ressortent du terrier
    alors qu'il n'y a plus
    ni lune
    ni étoiles ..
    8h40.
    Je machine le chat...
    Là où d'autres se seraient
    très vite
    contentés
    de s'endormir
    avec grandiloquence
    dans la litière,
    mes rêves savent
    distiller la peur
    avec le doigté d'un magicien...
    8H50.
    La version plus indépendante
    de nos vies
    ressemble
    à un film soviétique
    d'aviation.
    Elle tente
    de s'enfuir
    vers les bois,
    mais il est trop
    tard.
    Ça a commencé
    un soir d'hiver,
    il y a bien longtemps...

  • Le moral des troupes...

    Nos cœurs sont aussi
    rapides
    que les noms composés
    dans le Jura...
    L'éclair de la jeunesse
    remue
    aux quatre coins
    du monde
    comme un poulpe
    plein de colère...
    Le hasard pioche.
    Tes yeux super patriotiques
    achèvent de saper
    le moral des troupes
    à l'insu de Washington.
    Je creuse un trou
    au bord de ce matin
    étrange
    qui vous fait aller
    du ventre...
    Nos cœurs entraînent
    leurs notions
    de géomètre froid
    dans le miroir fidèle
    qu'ils promènent
    mollement
    sur tous ces petits films
    de commande
    toujours en quête
    de scénaristes professionnels
    pour mieux dire...

  • ...

    Quand un chasseur perd
    son chien,
    il se retrouve
    nu et désespéré.
    On raconte qu'il se met
    à acheter,
    de manière compulsive,
    des billets coupe-file
    pour tous les
    moments si doux
    qui précèdent
    nos envies de tourner
    dans un western fauché,
    venues un peu avant 
    la vingtaine...
    Quand une chanteuse pop
    cesse enfin 
    de tomber amoureuse 
    de tous les guitaristes
    déguisés en publicitaire,
    récent 
    et en couleurs,
    de cinquantaine secondes,
    une escouade de critiques,
    armées de fourchettes,
    déjà vous explique
    dans quelle mesure 
    sur les murs
    de la ville,
    brusquement
    les photographes
    spécialisés dans le nu
    féminin et les fantasmes
    pressés et rémunérateurs,
    trouvent 
    porte close
    devant leur ancien atelier,
    et ce en dépit 
    de l'activité
    fébrile
    qui règne de bas en haut
    des nouvelles tendances
    que son propos
    incarne désormais
    dans l'espace domestique...
    Alors il n'est pas rare
    qu'un chasseur qui vient
    de perdre
    son chien,
    franchisse à cloche-pied
    le Rubicon
    de tous ces ciels
    recouverts 
    de haine viriliste
    pour bande dessinée
    et réalisent, avec 
    une joie féroce,
    qu'on peut aussi bien tuer
    les gens 
    du bout des doigts,
    ou d'un simple coup 
    de casque d'aviateur 
    à la Snoopy...
    Alors, il peut même arriver
    que les chanteuses
    exécutées pour l'exemple-
    comme on tranche 
    l’hydre de service-
    par leur orchestre
    de gros malins au souffle court,
    se mettent à écraser
    avec frénésie
    ces maudites petites fleurs
    souriantes 
    à pattes de mouche,
    en direct des glissades,
    à l'affût sur l'autre
    versant de la forêt...