En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
L'été me dit-il comme un incipit réceptif aux parasols L'été est ressorti du désert de la poussière Son odeur me rappelait un souvenir d'une loyauté sans borne Il est impossible de réduire la profondeur de nos cicatrices et sous le soleil s'installe un début de paranoïa...
Ils venaient encore de tondre la pelouse d'un peu trop près un peu trop ras et puis en période de canicule en principe on évite de tondre le gazon et ça tu le sais depuis ton enfance grandie au milieu des vaches qui couraient tellement plus vite que les chevaux de western oui mais leurs cornes et quand elles se retournaient sur les chiens avec des envies de violence réécrites dans les piqûres des mouches ou des taons alors sur les chiens ça pouvait faire très mal La veille tu avais lu sur tous les murs de la ville : préparez-vous l'été arrive Tu t'étais dit c'était il y a fort-fort longtemps : le choc du feuilleton estival obligatoire toujours un peu trop pressé de montrer son cul de feel good movie au gens risque-t-il de rencontrer une résonance dans les tragédies vécues- la " farce des choses "- par les gens heureux d'être malheureux faute de... La vieille voisine qui savait des passages d'Antigone- l'Antigone d'Anouilh - par cœur brandissait encore sous le nez de sa pauvre auxiliaire de vie la menace imminente d'un suicide au charbon de bois tant que celle qu'elle appelait "l'autre " - on est toujours l'autre de quelqu'un - s'évertuerait à lui planquer son paquet de Vogue Lilas sur la dernière étagère - définitivement hors d'atteinte depuis sa fracture du fémur - de la bibliothèque Tu étais en train d'essuyer tes verres recuits d'un peu trop près par les vapeurs haute température du lave-vaisselle Ensuite viendrait le moment - ce moment que tu retarderais à l'aide d'une ou deux cigarettes et d'une bonne tasse d'un café avec toujours beaucoup trop de grains moulus beaucoup trop fin- le moment de dresser la table puisqu'il y aurait bientôt une fête ici Ils venaient encore de tondre la pelouse malgré la canicule Mais tu avais vraiment bonne mine à exposer ta vraie-fausse science du jardinage et de l'agriculture Sur la terrasse tes fleurs crevaient de soif comme le cadavre des illusions d'un monde convaincu d'être débridé et suractif Oh oui tu penses...
Personne n'a pris la peine de nous prévenir mais nos chansons préférées et même longtemps après ont pu parfois faire obstacle à la jeunesse C'est comme ça une chanson On partage ses secrets son lit et son argent Et puis... A peine le printemps ce brave garçon a-t-il eu ses deux petits mois de carence pour mettre à profit l'unique leçon à repasser les soirs d'automne : il faut apprendre et prendre le temps de comprendre l'autre Quels sont ces rouages intimes ? Pourquoi ses différences me complètent ? Personne n'a pris la peine de nous instruire sur ce qui se passerait après que l'été vous ait invité à redresser le siège à rabattre la tablette à boucler votre ceinture avant le décollage immédiat et puis c'est le temps du voyage Le temps de mûrir pour une romance nerveuse qui revient pointer le petit bout de son petit nez à la porte d'embarquement Et le vent déjà se déchaîne à la poupe Et nos mots d'amour qu'on croyait sans un sou en poche s'apprêtent à parcourir le monde Et voilà vos larmes déclinées sous plusieurs thématiques qui sèchent toutes seules comme le linge et la rosée étendues mieux qu'une escalade de l'Himalaya Et voilà on voit beaucoup mieux...