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Lubies - Page 53

  • La pluie ne tombe pas toujours du ciel...

    Si c'est bien
    ce que tu veux,
    mon garçon,
    je te conduirai
    jusqu'aux
    petites fenêtres
    de l'âme.
    Tu dirais qu'elles
    dorment
    depuis la nuit
    des temps,
    dans le reflet
    de nos larmes.
    Et c'est là,
    sous les combles,
    où les grandes volontés
    qui régissent
    cet immense playground
    instagrammable
    les ont reléguées,
    c'est là qu'on apprend
    à ne jamais sous-estimer
    les pleurs.
    Jusqu'ici, mon garçon,
    t'u n'as vu
    que le fantôme
    des choses cachées...

    Le printemps, ces jours-ci,
    est du genre
    à reprendre
    ce que le soleil donne...

    Si c'est bien
    ce que tu veux,
    mon garçon,
    Tu verras comme
    elles peuvent être
    aussi lumineuses
    que des perles
    de nacre.
    La-haut, tu apprendras,
    par exemple,
    que même les actrices
    en sucre
    peuvent guérir
    du diabète.

    Les boulevards, par endroit,
    s'éloignent du chemin.
    La pluie ne tombe
    pas toujours
    du ciel...

  • Sous le signe de la piraterie...

    Oh tiens, me dit-il, 
    hier soir j'ai vu 
    cette fille, tu sais.
    Celle qui aime bien 
    te laisser faire 
    du sur place 
    avec tous tes "bonjour" 
    sur les bras. 
    Elle est espiègle 
    ou malpolie. 
    Ou les deux. 
    Tu ne l'aimes pas. 
    Je comprends. 
    Tu ne l'aimes pas 
    au point de sur 
    cette fille espiègle 
    ou malpolie 
    ou les deux, 
    tous les matins
    te casser le nez 
    avec tes "bonjour" 
    Je comprends. 
    Elle est jolie,
    comme ces chansons
    capables de donner
    naissance
    à une flamme
    avant de disparaître
    dans l'ombre
    en gloussant de joie.
    Elle est jolie.
    Elle a une puissante
    chevelure sombre
    que le vent lisse 
    avec douceur
    sur sa tête
    dont on aimerait
    faire un casque
    d'argent.
    Elle est jolie
    et ses yeux barrent
    l'horizon
    de tous ceux qui
    l'approchent.
    Et son regard 
    aussi profond 
    qu'une limousine
    mouille nos joues
    à mesure qu'il envahit
    les pièces.
    Si elle consentait
    à ce qu'on s'accroche
    à l'ouragan 
    de ses jupes,
    j'imagine que la journée 
    pourrait se dérouler
    sous le signe 
    de la piraterie...

  • Toute l'histoire du cinéma...

    A la radio,
    me dit-elle, 
    une chanson a trébuché
    sur ma bouche. 
    Je nourrissais mon chat,
    qui passe aux yeux
    de mon dernier plan-cul
    pour un chef d'oeuvre
    de la littérature 
    fantastique.
    Il n'a plus
    vraiment l'âge
    de s'attabler en terrasse
    en roulottant 
    le bas de son jean.
    Et pourtant
    on dirait
    qu'il a fait ça
    toute sa vie.
    Même quand c'était
    ringard.
    Il préfère écouter
    les albums
    de R.E.M
    au bricolage.
    La dernière fois
    que sa femme
    a voulu qu'il monte
    une étagère,
    il a emmené
    ses deux filles
    au zoo parc de Beauval. 
    Le bébé panda fêtait
    ses 1 an.
    Ils ont mangé 
    une glace...

    A la radio, 
    me dit-elle,
    une chanson a trébuché
    sur ma bouche.
    Hier soir,
    il portait une paire
    de mocassin
    en cuir velours
    et cette veste militaire
    vintage
    qu'il porte tous,
    ces jours-ci,
    avec, bien sur,
    la chemise en lin
    obligatoire
    quand le printemps arrive.
    Et même à quarante ans,
    tu sais,
    il arrive toujours
    un peu trop
    vite.
    Ne fait que passer
    comme l'ombre passe,
    après 18 h,
    au-dessus des arbres.
    Hier soir,
    tu sais,
    quand il a été parti,
    pour la première fois,
    j'ai eu envie de m'asseoir
    au milieu de la cuisine
    et de pleurer
    sur les restes
    de toasts au tarama.
    Mais j'ai allumé la radio
    en remplissant
    le lave-vaisselle.
    Dehors, la nuit pouvait
    remettre son petit
    masque.

    A la radio,
    me dit-elle,
    une chanson a trébuché
    sur ma bouche.
    Mon chat ronronnait
    ses petits murmures
    de Satan. 
    Dans la vie, tu sais,
    en principe,
    je suis comédienne.
    Cette nuit,
    j'ai encore rêvé
    que je faisais
    une brève apparition
    dans un film de Pialat.
    Et alors Pialat m'expliquait
    la scène
    où l'on me verrait
    marcher,
    de dos.
    Ce dos c'est toute 
    l'histoire du cinéma,
    me disait-il.
    Une étrange demeure
    qui sue l'horreur
    des grands serpents
    qui l'habitent
    entre "Moteur!"
    et "coupez!