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    Le soir se replie sur lui-même, me dit-il, et, dans un monde idéal, j'aimerais que tu allonges à nouveau le bras vers le bol de pistaches. Un geste simple. Comme un éclat fugitif au milieu de ce décor un peu éteint...

     

     

    Tu crois, me dit-il, pouvoir vivre éternellement dans la salle d'attente de la souffrance. Bien. Voyons ça. Alors, tu prends tes jeux de mots, tu leur fais un shampoing afin qu'ils existent sur plusieurs niveaux de conscience. Jusqu'ici, tout va bien. A présent, invite ta voisine- oui, celle qui allume des bougies dans toutes les pièces sitôt que le jour baisse- et demande lui de te raconter sa première fois...

     

    Je sais ce qu'il faut savoir, me dit-elle. La pluie ça mouille. L'angoisse finira, un jour, par te mettre en retard...

  • Avec le stade de Wimbledon comme décor d'ensemble...

    J'aurais tellement voulu qu'on retourne bailler près de la rivière, me dit-il... là où, ce soir-là, tes yeux m'ont appris à imiter le saxophone au moment où il place son pied d'appel, tu sais, juste avant de s'élancer pour ce solo suicidaire, comme ça, en plein milieu de la symphonie des cœurs brisés. T'en souviens-tu? Oui, c'était ce soir-là...c'était il y a quelques jours...une nuit d'orage et cette moiteur de bayou comme possible élément déclencheur? Qui sait...La nuit précédente, j'avais aussi fait ce rêve étrange...un rêve avec le stade (ne devrait-on pas plutôt le nommer court central? Je l'ignore...)oui, avec le stade de Wimbledon comme décor d'ensemble...là-dessus, rivalisaient de mâle innocence et d'audaces, une poignée de joueurs de rugby, et tous moustachus, les joueurs en question...Le public était venu nombreux...figé dans le silence..et puis, une chaise d'arbitre a surgi de terre dans un indescriptible brouhaha de conversations...sur la chaise, un gamin, joufflu et morveux et sale comme un peigne, sucette géante à main droite et dans la gauche un hochet s'agitant au-dessus du vide...Le gamin s'est écrié avec la voix insupportable de Karine Viard (les rêves parfois vous mènent aux pires extrémités...)" Faites danser le cadavre!!" Et ce fut tout...

  • L'été où toute cette pluie a commencé...

    Si nous habitions le dimanche,

    te chuchote parfois

    ce collègue de travail,

    un jour, qui sait,

    il serait peut-être à nous...

    Tu te retrousses les manches.

    Tu fais

    un de tes fameux regards

    torves

    et en coin.

    Oh mais t'as encore oublié

    de cirer tes chaussures.

    Oh mais...

    Hier encore, tu aimais beaucoup

    ça,

    quand avec le vieux chef,

    vous sifflotiez

    des chansons de fermiers russes.

    Des chansons éternelles

    datant, aucun doute possible,

    de cet été

    où toute la pluie a commencé...

    Oh oui, mais voilà.

    Quelque chose de sale, 

    quelque chose de moche,

    s'agite déjà en coulisses.

    Tu n'as pas envie

    d'en rester là.

    Juste envie d'être

    le personnage principal

    d'une histoire trop ancienne.

    La bonne vieille histoire 

    du type

    qui plaque tout

    sur un coup de tête.

    Une histoire simple

    avec cette idée un peu sotte

    de tout reconstruire. 

    La bonne vieille histoire

    du type

    qui rêve à voix haute 

    de s'installer dans le Midi,

    et qui, bien sur,

    vers treize heures,

    n'est toujours pas parti...

    Oh oui, mais voilà.

    Tu finis par te convaincre,

    à force,

    que toi aussi

    t'as du naître

    l'été où toute cette pluie

    a commencé...