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  • ...

    Un jour-

    à présent,

    tout redevient

    clair

    dans mon esprit-

    oui, alors,

    un nouveau voisin

    a fait irruption

    dans ma vie.

    Bien sur, 

    ce nouveau voisin

    était un type charmant

    dans la vie.

    La mienne et celle

    des autres.

    Il aidait les enfants 

    à faire leurs devoirs.

    Donnait volontiers la main

    ou le bras

    aux vieilles dames,

    quand il s'agissait

    de traverser la rue. 

    Il mangeait des gâteaux,

    même

    les plus étouffe-chrétien,

    et ne vous taxait

    que cinq ou six clopes

    par semaine. 

    Oui mais voilà, 

    il avait tué un homme

    lors de sa première

    leçon de conduite.

    A part ça, 

    supposons trois minutes,

    supposons

    que je l'aimais

    bien.

    La raison principale

    de cette tendresse supposée,

    oui, alors,

    c'était son sourire.

    Le genre de sourire,

    vous savez,

    qui incarne

    tout ce qu'un lundi matin

    pluvieux

    a pu faire de pire.  

     

     

  • Le matin le plus seul que j'ai jamais rencontré...

    Un matin-

    c'était le matin

    le plus seul

    que j'ai jamais rencontré-

    alors tu te réveilles

    en agitant les membres

    fantômes

    de tes fictions nocturnes.

    C'est sans doute à partir de là

    que nos corps

    se sont mis peu à peu

    à disparaître...

    Un matin

    et alors j'ai su

    que ma crédibilité

    venait de perdre

    environ un euro

    pour chaque point

    en dessous de la moyenne...

    Un matin-

    Le voisin massacrait

    Schubert au piano.

    Essayait tellement

    de faire ça en douceur,

    qu'il en oubliait

    presque

    d'épargner sa femme-...

    Je songe à cette fois,

    il y a déjà quelques lunes,

    cette fois où tu avais cru

    à mon histoire ridicule

    de kiosque à musique

    brutalement déserté

    par le domaine onirique.

    Ensuite,

    alors, tu as eu ce regard

    étrange,

    ce qui du reste

    ne veut à peu près

    rien dire,

    et puis, enfin,

    tu m'as dit:

    ce n'est pas ce que le matin

    vous donne

    qui compte. 

    C'est ce qu'il vous

    épargne..."

     

  • ...

    J'aimerais, me dit-elle, ressembler à la fille

    de ce film.

    Alors je pourrais peut-être

    reprendre

    ma vie de tous les jours

    en faisant celle qui se donne

    un air de femme aux mœurs

    espiègles.

    Une femme assez sure d'elle-même,

    oui c'est ça,

    pour ne pas avoir à s'avouer

    jalouse

    de toutes celles qui n'ont pas à faire

    la vaisselle pour vivre.

    Mes mains ne seraient plus faites

    pour s'éterniser dans des boulots

    alimentaires. 

    Pas que j'en ai honte.

    Non.

    Il m'arrive aussi de penser

    que ces cheveux noirs, 

    mes yeux bruns

    et ces joues arrondies

    pourraient susciter autre chose

    que vos sourires de composition.

    Parfois c'est tellement fort ce besoin

    de parler à quelqu'un, 

    qu'on choisit une victime au hasard.

    Parfois, on aimerait que le monde

    se mette à voir partout

    mes yeux qui le fixent. 

    Parfois, on aimerait que plus personne

    ne puisse faire disparaître

    le sourire de nos lèvres. 

    J'aimerais, me dit-elle, ressembler à la fille

    de ce film

    qui traverse la grande eau,

    pour sentir le goût de l'océan

    sur ses joues fraîches.

    Et l'océan mène ses troupes

    à la bataille. 

    La grande bataille où,

    enfin, 

    l'amour serait incapable

    de grandir encore

    dans mon cœur.

    Et vous, là-bas,

    oui, vous, qui ne faites jamais

    que regarder,

    alors, dites moi un peu:

    vous vous y connaissez

    en façons de mourir

    au beau milieu d'un rêve?