Oui, ma chère...

Si le mercredi 

savait remonter 

la plage,

une paire de claquettes

à la main, 

depuis le temps, 

ça se saurait...

Ce matin a eu beau

vouloir

changer ses habitudes

alimentaires,

les lendemains de fête,

je veux dire: 

dans les yeux

d'un attaché culturel 

qui aime bien,

oui ma chère,

donner deux-trois coups

dans l'édredon,

histoire de soigner les détails

en douceur...

La neurasthénie,

vois-tu mon garçon, 

ça ne va pas

à tout le monde...

les lendemains de fête,

je pourrais dire aussi:

dans les yeux

d'un jeune homme 

pressé de comprendre,

oui ma chère, 

ça doit se refléter

comme

un objet à la fois fascinant

et moche...

Ne peut-on faire 

confiance

à ses rêves

qu'en cas d'extrême urgence...

 

 

 

La voix du capitaine...

Dans les lacets du col

de la Croix de fer,

ce matin,

la mélancolie paye

assez cher

son indiscipline....

A chaque vague qui casse,

les amoureux se moquent

un peu plus

de l'attraction terrestre.

On jurerait

qu'après la fin du monde,

on entendra encore

la voix du capitaine...

Tu sais qu'un vent de danger

se lève,

puisque l'amour est infini,

sauf, peut-être,

pour ceux

qui militent à la ligue

du coin de terre et du foyer;

qui vous collent

d'office

un glaçon dans le whisky;

qui, surtout,

se demandent où sont passées

les grandes figures criminelles

de notre adolescence...

...

A l'aube, mais un peu plus bas,

à condition d'avoir le regard

qui porte,

on peut donc apercevoir

une fenêtre,

une fenêtre toute seule

que la solitude n'effraie

même pas.

Parce que, dès l'aube,

par ici,

à condition d'avoir le regard

qui porte,

on sait

- c'est le genre de vérité

qui court les rues

et il vous fallait voir

un peu

au prix de quel effort

des coudes,

au prix de quelle contention

du corps,

elle a su se frayer

une voie royale parmi..-

oui, on sait,

par ici,

que les crimes de la nuit précédente

n'ont pas besoin d'élever la voix,

ni de jeter dans les salles

des cafés vides

leurs regards circulaires...

A l'aube,

par ici,

on a cessé depuis longtemps

de maquiller nos doutes

en tragédie...