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J'aimerais, me dit-elle, ressembler à la fille

de ce film.

Alors je pourrais peut-être

reprendre

ma vie de tous les jours

en faisant celle qui se donne

un air de femme aux mœurs

espiègles.

Une femme assez sure d'elle-même,

oui c'est ça,

pour ne pas avoir à s'avouer

jalouse

de toutes celles qui n'ont pas à faire

la vaisselle pour vivre.

Mes mains ne seraient plus faites

pour s'éterniser dans des boulots

alimentaires. 

Pas que j'en ai honte.

Non.

Il m'arrive aussi de penser

que ces cheveux noirs, 

mes yeux bruns

et ces joues arrondies

pourraient susciter autre chose

que vos sourires de composition.

Parfois c'est tellement fort ce besoin

de parler à quelqu'un, 

qu'on choisit une victime au hasard.

Parfois, on aimerait que le monde

se mette à voir partout

mes yeux qui le fixent. 

Parfois, on aimerait que plus personne

ne puisse faire disparaître

le sourire de nos lèvres. 

J'aimerais, me dit-elle, ressembler à la fille

de ce film

qui traverse la grande eau,

pour sentir le goût de l'océan

sur ses joues fraîches.

Et l'océan mène ses troupes

à la bataille. 

La grande bataille où,

enfin, 

l'amour serait incapable

de grandir encore

dans mon cœur.

Et vous, là-bas,

oui, vous, qui ne faites jamais

que regarder,

alors, dites moi un peu:

vous vous y connaissez

en façons de mourir

au beau milieu d'un rêve?

 

 

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