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  • Une peau comme la tienne

    « Tu sais, les hommes frappent les portes à s’en briser les poings et c’est juste histoire de vous prouver qu’ils souffrent, qu’ils ont des scrupules.  A présent je me moque un peu de tout ça. Rien que des poses. Du bruit. Du vent. A présent, tu sais, j’ai le visage bouffi et la peau blanche d’un vieux  barman de nuit. Comme je regrette de ne pas t’avoir suivie.  Pourquoi ne l'ai-je pas fait? Oh...j'ai toujours eu du mal à prendre les choses en mains. Et puis je n'ai pas une peau comme la tienne. Capable de tout garder à l'intérieur... »

     

    (Photo Frédérick Jeantet)

     

  • Je ne suis pas folle

    Je ne suis pas folle

    Mais non

    C’est juste que je me trompe beaucoup

    La vie est un petit luxe triste  

    Mais non je ne  veux pas je refuse d’entrer

    Dans cet hôpital

    Parce que c’est comme si soudain la vie doutait de vous

    Je n’ai pas mal

    Pas au point de laisser aller mes larmes

    A toutes les eaux du monde

    Je refuse qu’on m’interne avec les 

    Vieux les parias de la république invisible les fous

    Qui veulent vous apprendre à faire danser les raisins secs

    Et ça s’entend d’ici leurs sentences monotones

    La vie,  c’est du saut d’obstacle

    T’as beau prendre ton élan pour mieux sauter c’est souvent que

    Tu buttes sur la barrière

    Le manque de quelqu’un

    De quelque chose le manque

    Qu’on ne peut pas combler

    Au moins ça aide

    Ça aide à se construire de beaux souvenirs

    L’important dans la vie, c’est ce qui manque

    Même si on s’arrache le foie

    Même quand on voudrait s’éclater  la rate

    Même quand la vie c’est rien que du bruit dont on se détourne

    Même quand on est triste et qu’on se dit 

    Décidemment je ne fais rien comme il faut

    Non

    Je refuse je n’irai pas dans cet hôpital

    Leurs blessures de soldat de plomb, ça casse l’ambiance

     Qu’on me laisse vivre avec mes crises d’angoisse.

     

    (extrait de Fade to Grey. Texte écrit d'après les toiles de Catherine Arbassette.)

     

    (Photo Frédérick Jeantet)

  • Falsifiable à souhait

    L’amitié est un pèlerinage, me dit-elle, et parfois ça s'apprécie comme la Suze, fraîche sur un glaçon. Je me souviens de cet ancien sentiment d'amour. Comme il était plutôt joliment vêtu. Falsifiable à souhait. Désir et manque, il me semble que tout est là. Café soluble dans les passions univoques. Branches de saule coupées tout récemment. Si longues qu'elles déployaient leur feuillage sur le rebord de nos migraines. Depuis la nuit dernière, les températures accusent le coup. Je me sens plus craintive et le monde devient plus sombre. M’ont manqué, hier, par ordre de grandeur. La caresse du vent dans les herbes. Le bruissement des cascades. Ce matin, un peu partout dans l'automne, le ton monte. Tout cet élan vers la vie, je vous le laisse, ça fait trop mal. Je vais me retrancher derrière un mur de savon. Prendre un bain aller-retour. Profiter de ces minutes où les rêves s'attardent encore dans la mousse.

     

    (Photo Frédérick Jeantet)