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Falsifiable à souhait

L’amitié est un pèlerinage, me dit-elle, et parfois ça s'apprécie comme la Suze, fraîche sur un glaçon. Je me souviens de cet ancien sentiment d'amour. Comme il était plutôt joliment vêtu. Falsifiable à souhait. Désir et manque, il me semble que tout est là. Café soluble dans les passions univoques. Branches de saule coupées tout récemment. Si longues qu'elles déployaient leur feuillage sur le rebord de nos migraines. Depuis la nuit dernière, les températures accusent le coup. Je me sens plus craintive et le monde devient plus sombre. M’ont manqué, hier, par ordre de grandeur. La caresse du vent dans les herbes. Le bruissement des cascades. Ce matin, un peu partout dans l'automne, le ton monte. Tout cet élan vers la vie, je vous le laisse, ça fait trop mal. Je vais me retrancher derrière un mur de savon. Prendre un bain aller-retour. Profiter de ces minutes où les rêves s'attardent encore dans la mousse.

 

(Photo Frédérick Jeantet)

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