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Avec le chat on se console. Te bile pas chère petite boule, je lui dis. Elle sera pas partie trop longtemps. Et sinon, t’inquiète. Si une meute de chiens se jetait sur la ville, t’inquiète, je te prêterais ma moustache et mon complet croisé. Mes chaussettes en fil d'Ecosse, aussi. Et zou. Incognito le chat. T’inquiète, le chat. On a deux jours rien qu’à nous pour ronger nos vieux os pendant qu'au loin les clebs aboieront le métier. Enfin vivre en haut style comme deux vaches qui ruminent au seuil de l'hiver...
Une fille qui pianote avec fièvre des smsdans le train,
assise en tailleur,
les pieds sur la banquette.
Une amorce de révolte
mais dans l’ensemble l'air soumis. De suite je pense- je me persuade
que ses rêves se sont courbés petit à petit ou peut-être pas. Une fille, ses doigts semant des tas de sms et moi et mes fantasmes, bien pensants ou je ne sais quoi du même genre. Quand on est dans cet état-là, on aimerait que toutes les filles soient maladroites, fragiles.
Etonnantes et dansables, aussi,
bien sur, après. Oui sans doute que la misogynie se niche
sans même qu’on y prenne garde
ou alors… dans ce genre d’interprétation
pour solistes besogneux.
N’aurez qu’à vous dire
il aime Modiano et gnagnagna N’aurez qu’à vous dire…
Une fille qui pianote avec fièvre
des sms dans le train
et mes yeux commeune cicatrice dans le refletde ses lunettes.
Oh mais qu’il me semble loin le temps où je pouvais secouer les nuages d’un simple coup de tête. Très loin. Trop loin. Il n’y a pas de mot pour tout et la vie, plus j’y pense, oui la vie a cessé depuis longtemps de fréquenter la beauté. L'a-t-elle jamais fait, d'ailleurs? On nous ment. Les complots sentent mieux que personne de quelle manière nos journées évoluent...Les complots, me dit-elle...On nous ment, me dit-il...
J’en étais là. A considérer mon existence comme un grand blessé dans les parties basses. J’en étais là quand le serveur s’est avancé. J’entends encore sa voix qui se fige. Sa voix qui se fige juste avant l'orage, qui se fige comme n'importe quel musée de l'histoire du folk à l'usage des vieux dentiers - et des moins jeunes, aussi- mais oui, lapin, des vieux dentiers de la littérature, la grande, celle qui n'a jamais su rouler les r, mais vous refermera toujours la porte au nez sans même que vous ayez eu le temps de sentir le piège. La voix de ce serveur qui se fige et bientôt glisse- glisse-glisse sur le versant prometteur de la brume. Glisse sa voix qui aimerait se fêler comme un complexe d'abandon. Oui mais pas ce soir. Oui mais non...
Triste horizon. Au troisième ciel, en partant de la gauche, ta bière viendra cailler au jabot de ce lundi. Nous parlons bien d'un lundi aussi mal réveillé qu'on sait. Pathologie baroque de ce monde. Mort brutale d'un entraîneur de rugby. Il s'agit de l'entraîneur de l'équipe du Munster. Je n'ai pas envie d'en apprendre d'avantage...
Tu m’as donné rendez-vous dans cette brasserie qui sert à toute heure du jour et de la nuit. Ton coup de fil était si soudain que j’aurais du me douter. Me douter que l’amour, depuis longtemps, cachait son vrai visage. Oui, j’aurais du me douter…
Tu as poussé la porte avec lassitude. Et alors j’aurais du…Ta façon de pousser cette porte comme à regrets, oui, j’aurais du me douter. Oublié le monde où régnait en maître absolu ton sourire. Tu m’as adressé un de ces bonsoirs poste restante....et déjà ta voix sonnait creux, endormie, occupée ou au travail... Le temps que tu t’asseyes de trois quarts, même pas en face...c’était comme si notre histoire venait de perdre sa petite part de sacré. Mais après tout qu’importe, l’insouciance ne dure qu’un temps. Et pour les promesses et la confiance, les rêves suspendus, oh mais de grâce, n’oubliez jamais que la lucidité, petit à petit, ça vous tue…