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Lubies - Page 81

  • Et nous marchions tous légèrement...

    J'aime, me dit-elle, la musique

    des dimanches, 

    quand mon cœur

    rabâche

    l'histoire de notre rencontre.

    Dans le fond, c'était un film

    très simple. 

    Et nous étions tous à marcher

    légèrement...

    J'aime me souvenir, qu'à cette 

    époque-là, 

    la passion ne faisait pas encore

    son miel

    de quelques canulars ésotériques

    de boite nuit.  

    Et nous étions cernés par une certaine

    idée de l'innocence. 

    On se tenait à bonne distance

    de toutes ces machineries

    cyniques et pénitentiaires... 

    J'aime me répéter ce que tu disais

    à propos des volets de fer

    de Boro-Boro.

    Du petit journal de guerre,

    griffonné avec des mots

    vétustes,

    dans lequel la cadence laxative

    du monde 

    nous obligerait bientôt

    à écrire...

  • Partout. Tout le temps...

    Partout. Tout le temps...

    Il y avait de longs dialogues

    très lyriques

    qui passaient très bien. 

    J'étais excitée

    comme sans doute

    on peut l'être

    juste avant de tourner

    son premier film.

    Ton sourire avait cessé

    d'écrire

    comme s'il s'agissait

    de sortir d'une époque

    ténébreuse

    où il y avait trop de choses

    à cacher. 

    Partout. Tout le temps... 

    On a ajouté quelques

    gags

    à nos premiers orgasmes. 

    En ce temps-là, 

    l'amour pouvait encore

    se contredire

    dans la chambre d'un hôtel

    minable

    avec cette faculté

    d'invention

    qui accélère le rythme

    du monde.  

    Partout. Tout le temps...

     

  • ...

    L'homme va bientôt

    s'écrouler

    sur le trottoir d'en face.

    Tu dirais un cavalier

    fourbu

    sur le point de perdre

    son cheval

    en plein désert

    du nouveau Mexique. 

    Il pleure de froid

    et c'est comme

    s'il pissait du sang

    par les yeux... 

    Ma voisine de terrasse

    m'explique,

    par-dessus la buée

    de ses lunettes,

    qu'il y a au moins

    cinq histoires dans la vie

    d'un homme. 

    Qu'on peut toujours

    choisir. 

    Qu'il est presque

    impossible

    de changer la fin.

    Que nous rêvons tous

    d'appartenir

    à quelque chose... 

    L'homme va bientôt

    appartenir

    à l'un de ces rares

    westerns

    se terminant 

    par un suicide... 

    Certaines filles,

    me dit-elle,

    s'épuisent toutes seules

    à force de renaître

    dans le cerceau

    de leur enfance.

    Elle a rencontré bien

    des difficultés

    et elle a failli

    céder.

    Elle a même rencontré

    l'homme

    de sa vie

    dans une piscine

    à débordement...