Lubies - Page 8
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Il y aurait un peu de ces fuméesdes chansons nullesdeux mules et huit hectaresde terrainOui de ces magies qui flottentau-dessus du gris bleudes bois de bouleauUn peu plus haut regardeaccrochée à la racinede tes cheveux que le ventgriffe de mensongeset plus si affinitéspar miracle comme un paysagede bienheureuxregarde cette forêt hérisséede sapins de capitainesbucherons de formes de bêtesleur mémoire en détresseOh mais de quel payssommes-nous ?Par ici la moyenne montagnereste encore trop hauteet alors on ne sait pasIl y aurait un peu de ces garçonsOui de ces garçons électriquesDes gestes brusques tendusvers la bouche des filles d'iciqui au dernier momentse refermeraient sur leurs secretsscories du rêve comme autantde palais inhabitablesIl y aurait un peu de ces fuméesdes chansons nullesdeux mules et huit hectaresde terrainEt vers la fintout se déciderait en une nuitl'adolescence accepteraitde filer à la douchefaute de pouvoir prendreun bain...
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Il s'est levé d'un coup sec
Elle aurait bien aimé
pour une fois
qu'ils s'attardent un peu
au lit
Oui pour une fois
Il s'est fait couler un café
Il a fait dégager le chat
qui gênait la circulation
Puis Il est revenu vers Elle
qui s'était rendormie
Il l'a trouvée très belle
Il le lui a dit
Ses cheveux reposaient
pieusement sur l'oreiller
Et ses cuisses avaient
cette grâce alourdie
tu sais
Cette grâce oui
Et puis il lui a raconté
ce rêve
C'était un rêve avec
un homme sur l'âge
C'était un homme rongé
par la culpabilité
Un homme qui s'imposait
depuis trois ans
une drôle de pénitence
parce que parce que...
Il s'est mis à pleurer
Elle l'a pris dans ses bras
Elle a bu ses larmes
comme une marée...Benoit Jeantet
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Dix foisle soir a cherchéce moment oùà nouveauil pourrait se dressercomme une digueDix foisle soir a poséson visage dansla paume de ma mainDix foisJ'ai hôché la têteavec tristessetandis que le ciels'essuyait les yeuxDix foisje lui ai ditd'une voix doucequ'il aille versersa colèredans un autre coeurBenoit Jeantet