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Lubies - Page 197

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    Bien que ta dernière cigarette soit encore lointaine,  dès ce moment, l'aventure est commencée. Il fait jour et partout en France on livre vos rêves. Tu te lèves en faisant admirer aux chats ton petit jeu de hanches. Un chanteur irlandais chante sa vision du paradis terrestre en grattant un banjo par ci par là et sa voix pue la honte morte en couches et rien qu'à ça, me dis-tu, tu sens bien qu'il est toujours en délicatesse avec la disparition d'un proche et surtout qu'il doit sans doute s'agir d'un drame de fraîche date. Le temps que tu reviennes de la salle de bain, que tu te décides à ouvrir les fenêtres, que tu fasses en sorte qu'un peu d'air neuf s'engouffre, qu'une autre énergie partout circule, le désordre de la chambre a fait place aux mémoires d'un petit rat de cave... 

     

    Et voilà un samedi avec un joli cou mélancolique. Le reste c'est l'histoire d'une sensibilité blessée de très bonne heure. Ce samedi, alors je vais le regarder encore un peu, si tu permets. Oui. Il y en a de ces samedis avec des blessures si profondes qu'elles ne cicatriseront jamais. Et voilà. En plein automne nous retournerons en plein hiver...

     

    (Photo Frédérick Jeantet)

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    Et à part ça, j'ai fait la sieste tantôt, me dit-elle. Mais c'était assez nul comme sieste. Je croyais tenir un rêve d'enfer. Et puis, passée l'exposition des personnages tout ça, l'intrigue n'a pas tardé à s'autodétruire et puis voilà. Alors j'ai complètement décroché. Il était une fois un rêve qui était plutôt mauvais matelas…

     

    (Photo Frédérick Jeantet)

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    Le train noircit l'aube au-dessus des corbeaux. Il y a dans la pluie de ce matin une certaine idée du contre-don... 

    J’ai galopé jusqu'à épuisement, me dit-il, mais est-ce que tu m'aimeras quand je mourrai? Oui, trouveras-tu le temps, alors, de célébrer mes vertus singulières: la pluie, les feuilles glissantes et, juste en dessous, tous ces secrets qui souillent l’âme...

      Les draps ont une odeur d'âge d'or, me dit-elle. Oui. Ce soir, c'est à ça que je pense en défaisant le lit. Ce soir, je sais que quand on s'aime, alors le lit s'ouvre avec une lenteur très calculée et aussi avec cette grâce pudique et c'est sans doute la seule attitude qui vaille pour un lit tout bête mais bon...Je sais que juste avant que deux corps ne viennent s'écraser là-dessus, l'amour ça pèse un certain poids, oui et que ça fait comme des bras qui s'ouvrent, en grand, donc, un lit, quand on le défait juste avant l'amour…