Les rêves vivent sur les pentes, la mélancolie habite le plateau...
Parfois, me dit-il,
on finit
par tout perdre
à force d'imaginer
le pire.
Et vivre de terreur,
allez, pourquoi pas.
C'est cette histoire,
que certains films
de série B
racontent.
Oui,
cette histoire-là.
Les muscles
se gonflent
de sang.
L'air se déplace
plus difficilement.
Il y a aussi l'angoisse,
cette ancienne
compagne.
La peur qui rétrécit
nos regards.
Alors,
les tours de garde
s'organisent,
un peu partout.
Une voix off
de narrateur irrégulier
balaie le feuillage
caduque
où s'abrite
notre esprit d'escalier.
On consolide
les positions
pour parer
à une attaque
de rôdeurs nocturnes.
Jadis,
les vieux allaient mourir
à Nanterre.
Ils étaient les seuls,
sans doute,
à avoir la réponse
à cette question
épineuse
que personne,
à ce qu'on dit,
n'a jamais osé
leur poser.
Ça fait longtemps
que les rêves
vivent sur les pentes.
Longtemps que la mélancolie
habite le plateau...