Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • ...

    Et nous serons samedi

    soir

    et l'alcool aura déjà rempli

    sa mission

    Et je ne serai plus là

    pour faire tapisserie

    Et tu laisseras 

    à d'autres 

    le soin de te dépeindre

    comme un manuel pratique

    et théorique

    sur l'eau-forte 

    Les vents s'engouffreront

    comme

    ils ont toujours su 

    le faire

    Les vents finissent toujours

    par s'engouffrer

    là où ils trouvent du champ

    La tempête d'un corps

    ne dure

    que ce qu'elle dure

    n'est-ce pas...

    Alors

    tu resteras prise au piège

    des bourrasques

    Nous serons dimanche

    Encore un de ces dimanches 

    cuvant

    son verre d'Alka-Selzer

    un soutien-gorge gigantesque

    autour du cou

    Tu tangueras

    au gré de tes envies

    Tu finiras même par céder

    à ce que tu croyais

    jusqu'ici

    impensable

    Et les gens puisque c'est l'usage

    sur cette planète

    apprendront à nous

    dévisager

    avec cet air interdit

    Les gens apprennent vite

    quand ils veulent

    tu sais

    Leur sale petit air de deux airs

    Tu te méfieras d'eux

    De leur incapacité chronique

    à entrer en scène

    Mais plus tard

    bien sur

    plus tard

    A l'heure où les disparues de

    l'Yonne

    s'apprêtent une fois de plus

    à perdre la piste

    du monstre des ruisseaux

    Quand le lundi matin

    se lèvera

    sur nos petits livres

    en cendres

    Mad Max sera devenu

    le film préféré des enfants

    Un shérif dépouillé

    peu à peu

    de ses attributs d'emprunt

    procédera par habitude

    à l'arrestation

    d'une bande d'artistes

    de rue

    égarée en rase campagne

    Le col Mao sera-t-il enfin

    revenu

    à la mode...

     

  • Le seul paysage qui compte...

    Je ne serai jamais

    l'empire

    de personne. 

    Tu peux toujours

    essayer

    de m'envahir

    en bricolant tes romances

    sur des guitares made in

    Hawaï, 

    j'ai appris, depuis longtemps,

    à reconnaître 

    tes petits exercices

    d'élégance

    brodés sur des motifs

    vulgaires. 

    Ce monde est un désastre,

    épris de la douceur

    passée.

    Les ruines et les décombres,

    voilà sans doute

    le seul paysage qui compte.

    J'ai juste envie

    de traverser la grande eau 

    sans que ta main 

    revienne ensuite

    se vautrer

    sur mon capharnaüm 

    de roses...

     

  • Quelque chose comme Odessa...

    Il n'y a rien de mal

    à échouer.

    De nos jours, tu sais,

    même la pluie

    c'est de l'argent. 

    Tu sais,

    l'histoire de cette fille

    qui n'ira jamais

    à Hollywood,

    ça me ressemble

    un peu...

    Elle prétendait s'appeler

    Melody quelque chose, 

    mais moi,

    j'ai eu tôt fait

    de démonter sa petite

    supercherie...

    J'aimerais que ton cœur

    se persuade

    que je suis la seule

    au monde.

    La seule capable d'aimer

    tes ongles d'architecte

    pas trop faits

    pour concevoir des espaces

    à des profondeurs

    dangereuses...

    Je suppose qu'elle s'était

    choisie

    ce nom toute seule.

    Je suppose qu'elle n'avait

    plus

    la force d'endurer

    son destin de roman russe...

    Il n'y a rien de mal,

    à porter

    tous tes rêves de garçons

    au crédit du désespoir. 

    Tu sais...

    J'aimerais que ton coeur

    soit celui

    qui m'emmène en pique-nique.

    Et, par moment, il y aurait ce soleil

    d'entre les pluies 

    pour nous rechauffer

    le dos.

    Et, par endroit, il y aurait les griffes

    du vent de Mars

    pour mettre le chahut

    dans nos mèches...

    Dans sa vie de chaque jour,

    j'ai fini

    par me convaincre

    qu'elle venait bien de quelque part,

    quelque part où la mélancolie

    se cherche encore

    un futur.

    Un futur qui puiserait ses racines

    dans un commerce

    exotique et suspect. 

    Oui, quelque chose

    comme Odessa...