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  • ...

    Une odeur de pluie

    glisse sur un skate-board

    et jusqu'ici ton existence,

    en résumant les choses

    à gros traits,

    c'est l'histoire d'une balançoire

    et d'un chien rouge...

    Tu trembles.

    Tu piétines,

    tu t'essouffles

    après la figure

    d'une recluse notoire...

    Tes yeux sentent

    la cigarette.

    Sans cesse, ils s'épuisent

    à faire le tour

    de la chambre.

    A faire comme si

    les émotions

    n'existaient pas.

    Un jour, tu finiras

    par aimer

    quelqu'un d'autre.

    C'est si facile

    de rester petit.

    Un jour tu apprendras

    à ne plus prendre

    autant soin

    de toi...

    Il sera minuit

    moins dix

    quand deux jeunes gens

    s'embrassent.

    Laquelle est samedi?

    Lequel est dimanche...

     

  • ...

    Entre les draps d'un lit défait

    et nos sourires de commande

    pour parer

    à une nouvelle attaque

    nocturne

    c'est parfois

    qu'on embarque

    dans le véhicule en demi-teinte

    de la mélancolie

    qui évoque

    la musique visuelle

    de l'enfance...

    et nous revoilà pris au piège

    du même western

    masochiste

    où les pulsions essentielles

    n'ont pas lieu de changer...

    ça ne manque jamais

    sitôt que nous en avons terminé

    avec ces petits gestes

    précieux...

    l'enfance et cette malédiction

    qui frappait les lieux...

    oui, ça ne manque jamais...

    une sorte de voix off

    incarnée dans un flash-back

    obscène

    et cette narration irrégulière

    après les chiens reniflant la piste

    de tous ces animaux morts

    que la main d'un cow-boy

    sous assistance respiratoire

    ou le membre fantôme de quelque chose

    avait jetés

    il y a fort fort longtemps

    sur les pare-brises

    comme un talisman qui aurait du

    en principe

    vous préserver de tout malheur...

     

     

  • ...

    Chaque matin repose

    sur un choix précis,

    me dit-elle.

    C'est comme une blessure

    narcissique

    qui s'obstine à rester vivante

    pour ses proches,

    je ne vois pas pourquoi

    on trouverait

    ces choses sublimes

    chez l'un

    et presque intolérables

    chez celle

    qui les a mises en circulation. 

    Tu vois, par exemple,

    ce vieil homme

    blanchi 

    dans ses montagnes,

    l'empire des perses

    n'est rien

    comparé à son sourire

    de patriarche 

    incapable de générosité. 

    Tu vois cette fille,

    trente ans et des rêves

    d'exil

    en Suisse peut-être,

    son sourire n'est qu'une

    manière non violente

    de se débarasser

    de toutes les frontières

    géographiques.

    Un jour, elle se pend

    au cou

    d'un steward superflu,

    en agitant ses charmes

    dans des transparences 

    hawaïennes.

    Le lendemain,

    elle se met à croiser

    des morts,

    converse avec eux

    jusqu'en Australie Occidentale.

    Petite, déjà, elle lorgnait

    son corps

    comme un objet

    qui

    ne lui appartenait pas...