Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • ...

    Un jour quelqu'un,  ça aurait aussi bien pu être cette fille qui avait fait sa vie dans la chronique musicale et qui buvait sec, connaissait tout un tas d'anecdotes au sujet de Johnny Cash et de Nick Drake, s'habillait toujours en noir, tentait de survivre à une cohabitation pour le moins orageuse- aujourd'hui on dirait "compliquée"- avec l'un des tout premiers papes du street art français, cette fille, toujours en noir et dont l'image et le fantôme reviennent encore me hanter, quelquefois, oui, un jour quelqu'un, peut-être cette fille ou alors cet ancien joueur de rugby- n'était-ce pas plutôt lui?- dont le grand truc en plume après la bière de trop, était de clamer haut et fort, de trois quarts face à la piste de 421 qu'il prenait sans doute, à cette heure où les disparues de l'Yonne vont boire, pour une caméra en train de saisir l'homme du commun dans toute sa vérité, sa vérité toute nue- toute populaire et crasseuse, forcément crasseuse, forcément, un jour quelqu'une-quelqu'un m'a dit comme ça "oh mes émotions, ça fait bien longtemps qu'elles sont parties se dissoudre dans un grand bac de pudeur. Depuis je t'assure que ça va beaucoup mieux. Beaucoup mieux." Il me semble que c'était juste avant que les derniers rêves de ma jeunesse ne sombrent pour de bon dans l'obscurité...

     

    (Photo Frédérick Jeantet) 

  • ...

    Un cauchemar n'arrêtait pas de verser des pleurs sur le monde aussi désolant et triste qu'on sait, puisque le temps nous abuse depuis que dieu et la tête de veau sauce gribiche n'espèrent plus rien et tout ceci se passait un samedi matin qu'il aurait fallu désosser et puis rouler sur lui-même et puis ficeler....Encore un de ces samedis matins comme il en existe hélas, trois fois hélas, et qu'on ne pense jamais à cuisiner comme il faut....

    Un peu plut tôt, juste avant de proférer des sottises, j'aurais bien voulu t'emmener faire un tour sous les glycines, à l'endroit où commencent les berceuses qui font sécher les larmes, mais au dernier moment, sans doute la crainte d'avoir à faire ça tout seul, j'ai eu peur qu'il ne reste plus assez d'espace et de temps pour garder notre amour vivant...

    Un objet énigmatique flottait sur l’étang. Des gamins, tout au bord, des gamins impatients de se lancer sur la trace des épaves de la flotte...

  • ...

    Si la nuit ne m'aide pas

    me dit-il

    je n'aurai plus d'autre alternative

    pour te faire sortir d'ici

    Je fais les poussières

     ravi que notre histoire

    n'ait nul besoin

    du plumeau

    ce n'est pas faute

    d'habiter

    notre vie grande ouverte

    entre la gare et l'autoroute

    mais rien à faire

    Le brouillard parfois

    c'est comme

    s'il te suçait le cerveau.

     

    (Photo Olivier Sarfati)