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Un jour quelqu'un,  ça aurait aussi bien pu être cette fille qui avait fait sa vie dans la chronique musicale et qui buvait sec, connaissait tout un tas d'anecdotes au sujet de Johnny Cash et de Nick Drake, s'habillait toujours en noir, tentait de survivre à une cohabitation pour le moins orageuse- aujourd'hui on dirait "compliquée"- avec l'un des tout premiers papes du street art français, cette fille, toujours en noir et dont l'image et le fantôme reviennent encore me hanter, quelquefois, oui, un jour quelqu'un, peut-être cette fille ou alors cet ancien joueur de rugby- n'était-ce pas plutôt lui?- dont le grand truc en plume après la bière de trop, était de clamer haut et fort, de trois quarts face à la piste de 421 qu'il prenait sans doute, à cette heure où les disparues de l'Yonne vont boire, pour une caméra en train de saisir l'homme du commun dans toute sa vérité, sa vérité toute nue- toute populaire et crasseuse, forcément crasseuse, forcément, un jour quelqu'une-quelqu'un m'a dit comme ça "oh mes émotions, ça fait bien longtemps qu'elles sont parties se dissoudre dans un grand bac de pudeur. Depuis je t'assure que ça va beaucoup mieux. Beaucoup mieux." Il me semble que c'était juste avant que les derniers rêves de ma jeunesse ne sombrent pour de bon dans l'obscurité...

 

(Photo Frédérick Jeantet) 

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