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  • Tout ça qui n'était qu'une odeur de terre lourde, après la pluie...

    Il a suffit, me dit-elle, 

    chaton,

    que ma langue 

    se mette lentement

    à explorer le fond

    de ta bouche,

    à la façon,

    tu sais,

    de cette femme

    qui agitait la tête-

    nous venions

    de la doubler

    aux quatre chemins.

    Là, non loin

    de ce virage

    où, tu dis toujours,

    tant d'amis

    ont à peine eu

    le temps

    d'écrire leur lettre

    d'adieu.

    Tu dis toujours...-,

    oui, cette femme

    qui agitait la tête

    en tapant

    d'un air brumeux

    sur son volant

    et c'était comme si

    elle venait de rompre,

    pour la dernière fois,

    avec quelque amour

    de jeunesse...

    Il a suffit, me dit-elle,

    chaton,

    que ma langue

    se mette lentement

    à explorer 

    le fond de ta bouche,

    pour que tout ça

    me revienne.

    Tout ça qui n'était

    qu'une odeur de terre

    lourde,

    après la pluie...

    Il me semble

    qu'à force

    de faire des choses

    pareilles,

    les simples d'esprits

    font un pas en arrière...

     

  • Ce truc, qu'un jour, j'irai glisser dans le cercueil du vieux monde...

    Et les tracteurs de l'enfance,

    me dit-il,

    continueront

    à imprimer, 

    avec ce qu'il nous restera

    d'encre,

    leur petite cadence

    mélancolique

    sur l'écran où sont 

    projetées toutes nos

    obsessions sur l'identité

    des souvenirs-

    ces souvenirs qui vous manipulent

    tellement

    qu'on n'en peut plus-,

    et un jour, je vais écrire,

    enfin,

    ce roman paysan,

    ce western qui dansera sur une jambe,

    cet hymne folk

    traversé de bout en bout

    par un refrain fort

    et des flopées de chemises

    à carreaux

    qui flottent sur la corde à linge

    du ressentiment,

    oui, un jour,

    je vais écrire, enfin,

    ce truc qu'ensuite j'irai

    glisser

    dans le cercueil du vieux monde...

  • ...

    C'était la nuit, chaton,

    me dit-elle...

    Et les anciens suivaient,

    à bonne distance,

    les progrès

    de nos petites carrières...

    Vous étiez-vous habitués

    aux morts violentes?

    C'était la nuit

    et, déjà, plus personne

    ne nous écoutait...

    Quelle sorte de poésie

    aimiez-vous?

    Tout était bien rangé

    dans cette tragédie

    ordinaire

    de la vengeance...

    Étiez-vous vraiment certain

    que la mort

    de votre dernier rêve

    remontait à trois jours?

    C'était la nuit, 

    chaton, 

    et nous nous étions

    convertis

    aux douceurs mortes

    du rangement...