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Lubies - Page 87

  • Comme les décisions qu'on prend dans un rêve...

    7 h 27, me dit-elle,

    et le café qui tentait

    de rendre au quotidien

    sa part de mystère.

    Tes sourires n'avaient

    plus le droit à l'erreur.

    Ils ressassaient le passé

    comme on repense

    à un accident tragique

    7 h 27, me dit-elle.

    Et maintenant ça fait

    bientôt une semaine

    que le chat se prend

    pour un tigre des mers.

    Fais comme tu veux, 

    alors, tu m'as dit. 

    Fais comme tu veux.

    Je me charge du reste.

    J'ai imaginé un instant

    qu'on pouvait encore

    s'enfuir et où était-il

    ce fameux cheval 

    sans nom? 

    Après, je suis partie

    et mes yeux ont voulu

    rendre un dernier

    hommage au souvenir

    de tes suçons élastiques. 

    Et mes yeux, alors, c'était

    comme ces décisions 

    qu'on prend dans un rêve...

     

  • Ce moment où on va vous découvrir...

    Parce qu'on abîme le film

    en racontant toute 

    l'histoire,

    à quoi bon dresser le bilan

    elliptique 

    de cette longue séquence:

    d'abord, cette petite rumeur

    de scie à os

    que faisait ta langue.

    Et puis je n'arrête pas

    de penser

    à ce que nous venons

    de perdre.

    Et puis, nos défaites

    perdurent.

    Enfin, nos pas qui appellent

    des voix sales

    au téléphone...

    L'angoisse que c'est de dire

    des choses qu'ensuite

    on regrette...

    Parce qu'on abîme le film

    en racontant toute

    l'histoire,

    à quoi bon ressasser

    ce moment

    où on va vous découvrir...

  • ...

    Oh mais, me dit-elle, 
    qu'avons-nous au menu,
    chaton...
    Approche. Voilà. Chut.
    Approche-approche...
    Oui, donc, qu'avons-nous,
    en espérant, ce coup-ci, 
    que tu l'entendes,
    le silence...
    Au début, ce qu'on a,
    chaton, alors, c'est une machine...
    deux êtres, les cheveux qui 
    s’entremêlent comme le souvenir
    d'un plan cul assez cohérent. 
    Vous pourriez presque,
    à la limite,
    tourner une suite...

    Et même que ça se passe-
    il s'agit, puisqu'on parle
    d'une rencontre, il s'agit
    d'un film très clos sur lui-même.
    Il faudrait, dans ce monde idéal
    qui finit toujours par ressembler
    à trois-quatre mois
    de montage, oui,
    il faudrait que le film en sache 
    plus que vous-
    et même que ça se passe
    quand tu viens d'avoir vingt ans,
    aux studios des Ursulines
    où les comédiens sont bien
    obligés d'apprendre,
    par cœur, leur réplique
    de marsupial,
    contrairement aux kangourous...

    Oui, chaton, au début
    ce qu'on a, alors
    c'est une machine.
    Et puis. Et puis...
    Après juste une petite 
    émergence du désir
    et, bien sur, encore et toujours 
    ce maudit matin
    mûr pour la folie ou l'amour,
    tout simplement,
    alors, oui, très vite
    et plus on se rapproche
    de cette première fois
    où l'on plonge plus
    qu'on ne plane,
    alors, ça ressemble peut-être
    à un sous-marin...