...
Quand un chasseur perd
son chien,
il se retrouve
nu et désespéré.
On raconte qu'il se met
à acheter,
de manière compulsive,
des billets coupe-file
pour tous les
moments si doux
qui précèdent
nos envies de tourner
dans un western fauché,
venues un peu avant
la vingtaine...
Quand une chanteuse pop
cesse enfin
de tomber amoureuse
de tous les guitaristes
déguisés en publicitaire,
récent
et en couleurs,
de cinquantaine secondes,
une escouade de critiques,
armées de fourchettes,
déjà vous explique
dans quelle mesure
sur les murs
de la ville,
brusquement
les photographes
spécialisés dans le nu
féminin et les fantasmes
pressés et rémunérateurs,
trouvent
porte close
devant leur ancien atelier,
et ce en dépit
de l'activité
fébrile
qui règne de bas en haut
des nouvelles tendances
que son propos
incarne désormais
dans l'espace domestique...
Alors il n'est pas rare
qu'un chasseur qui vient
de perdre
son chien,
franchisse à cloche-pied
le Rubicon
de tous ces ciels
recouverts
de haine viriliste
pour bande dessinée
et réalisent, avec
une joie féroce,
qu'on peut aussi bien tuer
les gens
du bout des doigts,
ou d'un simple coup
de casque d'aviateur
à la Snoopy...
Alors, il peut même arriver
que les chanteuses
exécutées pour l'exemple-
comme on tranche
l’hydre de service-
par leur orchestre
de gros malins au souffle court,
se mettent à écraser
avec frénésie
ces maudites petites fleurs
souriantes
à pattes de mouche,
en direct des glissades,
à l'affût sur l'autre
versant de la forêt...