Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

...

Oh mais oui, me dit-elle,
encore un dimanche matin
aussi sensuel qu'un adoucisseur
livré-posé chez vous,
vers 11 h 25 et quelques gouttes...
Ma voisine est un dame âgée.
Depuis trois semaine, au moins,
elle parle d'investir dans
une vache laitière.
Elle affirme que pour survivre
en milieu hostile,
il faut mettre le prisonnier
en lieu sûr
avant qu'il ne soit lynché
par la foule.
Elle me parle parfois
de son seul et unique amour.
Quand elle m'invite pour le thé,
c'est souvent qu'elle évoque
la blondeur fanée de ses remords
et sa nudité parfaite
aperçue pour la dernière fois
sur cette plage d'Espagne,
un soir d'orage avec
un sens assez spectaculaire
du surnaturel.
Vieillir, pour elle,
consiste à soumettre
tout le voisinage
à son gâtisme baroque
et à ses rêves de sable un peu snob...
Oh mais oui, encore un dimanche
et mes mains inventent
des façons de ville du sud
écrasée de soleil.
Je repense au shoegaze,
lorsque tous les deux lovés
par amour de nos rôles
de comédiens accomplis,
nous nous lancions des bouquets
de rose qui désormais
tapissent nos corbeilles à papier...
Oh mais oui, me dit-elle,
encore un dimanche matin
et en termes de mort,
tu me bats à plate couture.
Heureusement, il y a le chat.
Ce chat qui pisse
sur toute la création.
Heureusement.
Tu me connais bien-par cœur-
sur le bout des ongles-comme
si tu m’avais faite
et que tu aurais mieux fait
de ne rien faire.
Tu sais comment je suis
quand je me retrouve toute seule.
Tu sais que l’existence,
quand je me retrouve toute seule,
mais oui, c'est comme
un faux-chignon.
Au moment de m’en saisir,
elle me reste toujours dans la main…

Les commentaires sont fermés.