Vois-tu, cher Scott Walker...
Le problème, vois-tu,
cher Scott Walker,
c'est qu'à force
de taillader
le visage de la mélancolie
à coups de rasoir,
tes mots manquent au reste,
et peu importe
que telle ou telle séquence
musicale soit d'une folie
pop un peu trop raisonnable.
Oui peu importe.
Angels of ashes...
A force de jouer la comédie
avec cette crainte
aussi vieille
que les heures glorieuses
du technicolor,
presque plus personne
n'ose chambouler
toutes ces superproductions
surpeuplées par le fric
et la crainte d'inventer
des choses qu risqueraient
de moins plaire ici que là.
Plastic Palace People...
Le problème, vois-tu,
avec la plupart de ces
icônes Pop consciencieuses,
parfois jusqu'à la roublardise
arty où rien ne saurait
être trop audacieux,
jusqu'à ce moment m,
oui bon d'accord,
où la machine ne broie plus
les techniciens,
oui, le problème, vois-tu,
cher Scott Walker,
avec la plupart de ceux
assez sublimes
quand il s'agit de raconter
quelque chose qui se chante
et se danse,
c'est que le monde et ses peuplades
les plus réfractaires
aux alchimies musicales
qui n'osent plus se contenter
de leur voix- et ta voix de baryton,
ah quand même-,
le problème,vois-tu,
cher Scott Walker,
c'est que même elles, même eux
ont fini par leur donner
raison alors même
que ceux-là
avaient à peine fait l'effort
de te reconnaître,
ou alors quand il était
trop tard
pour être démasqués
Et après?
C'est la règle de ce jeu
où rien n'est jamais plus ancien
que la nouveauté.
No regrets...