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  • Qui étaient-ils...

    Le propre des imbéciles,

    me dit-elle,

    c'est cette façon,

    très petit plat

    de printemps,

    qu'ils ont

    de vous regarder

    avec leur chair

    frémissante et fausse

    de personne qu'on dirait

    presque déplacée

    à l'intérieur

    de leur existence. 

    La beauté a du

    quitter leur cœur

    sec

    un de ces jours

    de pluie 

    où les rêveries

    bourgeoises

    ont été brusquement

    contraintes

    de faire face

    à la violence

    et à la tempête,

    pour la première fois. 

    Doit-on les blâmer

    pour autant?

    Faut-il leur trouver

    des excuses?

    Auriez-vous du feu,

    par hasard?

    Saviez-vous que 

    plusieurs hommes

    ont beaucoup compté

    dans ma vie? 

    Qui étaient-ils,

    au fond, 

    je vous le demande...

     

     

     

     

     

     

  • Sept mercenaires...

    Parfois,

    et tous les jus

    d'orange

    du monde

    n'y pourront rien,

    on se lève

    avec l'impression

    que dans cette vie, 

    on ne mènera jamais

    au score. 

    Nous reste alors

    le cinéma

    et les chaussons

    aux pommes.

    Cette grande affaire

    de désir et de manque.

    Mais vous savez déjà

    le fin mot de toute l'histoire. 

    Depuis longtemps,

    les limes à ongle

    peuplent

    chaque rayon désert

    de votre bibliothèque.

    Vous avez même fini

    par oublier, 

    normal à force, 

    l'époque où l'enfance

    s'épuisait de guerre lasse

    au cul des vaches.

    Trois chiens de berger

    et deux décennies

    plus tard,

    votre éducation vous aura

    fait

    beaucoup de tort. 

    Forcément mauvaise fille,

    l'enfance.

    Un peu morveuse,

    ah ça mais,

    et qui sentait la soupe, 

    la pisse et le cul

    sale, 

    l'agonie d'une fusée

    de détresse

    lancée un soir de pluie,

    contre le vent.

    Il n'est pas l'heure,

    de vider son sac 

    et puis c'est dimanche.

    Est-ce que j'ai

    vraiment la tête

    à vous faire croire

    qu'il est encore possible

    d'écrire un film

    catastrophe, 

    le genre de fictions

    qui pourrait facilement

    se tourner

    dans le dos des scénaristes? 

    Alors je vais continuer

    à faire semblant

    d'évoquer mes souvenirs

    épileptiques et malchanceux.

    Et qui sait...

    Avant qui midi sonne,

    le monde aura peut-être

    eu envie

    de revenir à l'idée initiale

    des Sept mercenaires...

     

     

  • 1989...

    Et demain, 

    alors, 

    si vous le voulez

    bien, 

    nous irons

    courir. 

    Transpirer

    à grosses gouttes,

    pour le meilleur

    et pour le pire.

    Oh mais mouille

    le maillot

    ou casse-toi!

    Transpirer

    parce qu'il fait 

    soif,

    ce soir.

    Si vous tenez

    vraiment

    à le savoir: 

    atrocement soif, 

    ce soir. 

    Oh je crois

    deviner

    à vos mines faussement

    rebelles,

    déconfites 

    et petites bourgeoises

    et ça,

    au moins,

    par ici,

    on en est sur;

    ah oui,

    étriquées

    à ne pas croire,

    et pour de vrai,

    oh oui, 

    je suppose

    vu d'ici,

    j'en suis

    à peu près certain,

    que ça ne vous

    dit rien. 

    Courir,

    il faut vraiment

    avoir eu soif, 

    tellement soif

    qu'on boirait

    la mer et les poissons, 

    pour faire ça...

    Avez-vous seulement

    été jeune?

    Jeune au point

    de croire

    à toutes ces fariboles

    hédonistes, libérales, 

    le vilain mot, 

    je vous l'accorde,

    assoiffé et sans lendemain, 

    la faute, sans doute, 

    à ce moralisme

    de boite nuit.

    Oh la nuit. 

    Toutes ces nuits

    qui se brisaient- 

    mais vas-y,

    regarde 

    tant qu'on tient

    encore en l'air.

    Regarde.

    Le samedi soir, c'est permis.-

    toutes ces nuits

    qui se brisaient

    après le plaisir

    des corps.

    Oh toutes ces putains

    de nuit.

    Regarde.

    Fouille dans la mémoire

    de nos corps.

    Sauf tu as peur

    de te salir les yeux.

    Avez- vous seulement cru,

    à l'essai

    aplati

    en haut style

    par Denis Charvet,

    le beau Denis, 

    en finale

    du championnat 

    de France

    et tout ça se passait-

    mais bien sur, 

    vous n'étiez pas là-

    en 1989?

    Avez seulement cru 

    à ce jeu venu

    d'ailleurs,

    ce jeu venu du rêve, 

    cet autre idéal simplifié,

    le rêve,

    le seul, l'unique,

    qu'ici on nommait

    le Stade Toulousain?

    Bien sur que non.

    Vous n'étiez pas là...

    L'affaire est entendue

    et il me reste

    un litre de bière

    à vomir,

    puisque depuis

    que le monde

    s'est voulu à tout prix

    unanime,

    la concurrence

    semble

    de plus en plus forte

    entre le cinéma américain

    et le notre.

    Je pourrais écrire

    que tout ça m'attriste

    mais je préfère

    revenir

    en 1989...