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  • Le monde à la bonne vitesse...

    Je buvais une bière.

    Mon pouce arpentait

    les bords dentelés

    d'un souvenir de jeunesse...

    Alors, tu m'as dit

    que tu rêvais 

    de voir le monde

    à la bonne vitesse.

    J'ai promis de t'aimer 

    au moins

    jusqu'à l'autoroute...

    Tu voulais écrire

    pour le cinéma.

    Et moi,

    c'était des chansons.

    Tu disais:

    l'ennui et les films

    de Godard,

    voilà les deux passe-temps

    de ma vie...

    Je buvais une bière.

    Elle et moi,

    nous nous étions choisis

    juste avant l'heure joyeuse, 

    quand on peut encore

    survivre

    en jetant des cailloux

    dans une boite vide...

     

     

  • Quelques packs de bière tiède...

    Un vent de cinéma

    t'a caressé la joue.

    Oh quelques secondes,

    à peine...

    Plus loin, un pick-up,

    quelques packs

    de bière tiède 

    et toute une vie

    où un tas de jeunes gens

    apprennent à faire avec

    le fait de ne rien attendre...

    C'était une sorte de fantasme

    et nous vivions tous

    dans un monde rêvé

    comme 

    dans cette chose

    bête et sale

    qu'on pourrait nommer:

    le libre-arbitre,

    enquête sur une certaine

    idée

    de la jeunesse. 

    Et tout ça, bien entendu,

    lancé à la poursuite

    d'un plan-séquence

    où le destin passerait,

    tour à tour,

    de stoïque à souriant.

    Les possibilités du désir

    entrevues derrière 

    une caméra.

    La tyrannie du montage,

    où, l'air de rien,

    tout le monde s'applique

    à repasser

    ses petits mensonges

    aux autres...

     

     

  • Pour toujours, c'est encore autre chose..

    Pendant que tu étais

    tout occupé

    à te lancer des reproches

    à la figure,

    le mépris au centre

    de l'affiche

    vantant les mérites

    de ton prochain festival

    techno-sceptique

    de la jalousie,

    oui, 

    pendant ce temps-là,

    pendant cette parenthèse

    astigmate

    minée par la drogue

    et l'alcool,

    pendant qu'une fille

    te murmurait:

    pour toujours, mon garçon,

    c'est encore autre chose,

    alors le petit matin

    a du se mettre à rêver

    qu'il acquérait soudain

    assez d'expérience

    pour pouvoir vivre

    à l'écart

    de son malheur.

    Et même qu'il s'étais mis

    à écrire des chansons

    où pourrait s'enchevêtrer 

    des visions

    et des instants

    de la vie,

    quand ça consistait

    encore

    à écouter l'herbe qui pousse 

    alors qu'une terrasse 

    soumise à la dictature

    d'un serveur pas rasé,

    soit trop naïve,

    soit exactement l'inverse,

    tente de faire toute la lumière

    sur nos questions intimes,

    oui

    des chansons,

    pour que le ciel s'ouvre en grand

    comme les portes d'une boite de nuit...

     

     ("Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier ont conçu cette affiche du 69e Festival de Cannes. L’identité visuelle 2016 a été créée par Philippe Savoir (Filifox)...)