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Et si tu revenais t’asseoir
au bord de la rivière
avec une envie de caramel
belle à croquer.
On pourrait nourrir nos rêves
en attendant que les incendies
se déclarent à nouveau
bons pour le service.
L’idéal serait que tu m’aides,
oui, que tu m’aides à réviser
la petite grammaire des regards.
On ne tomberait dans la boisson
qu’un solo de cordes pincées sur deux
et je t’enseignerai à cadrer
les coups de couteau dans l’océan
en plan américain…
Nous avions pris l’habitude
de passer l’hiver au chaud
à la recherche de nos pères.
Tout le monde s’interrogeait
à voix basse…
Comment faire un film
sans table de montage
tandis que le moral des ménages
chutait du sixième,
en voulant aider une voisine…
Le futur bégayait comme un perroquet
à l'étroit dans son costume
de velours.
Qu’elle semblait loin l’époque
où le moindre espace
était en flammes…
Mon cœur est un vieux danseur de pole dance…
Mais voilà, dans une autre vie,
il s’usait les coudes dans un garage
où l’été, surtout,
l’impatience portée à des températures incroyables,
l’idée même de la fatigue
n’avait plus aucune importance.
Le soir, quand il se relâche un peu
et c’est dans ces premières minutes,
qu’il redevient un homme long et maigre
là, juste après le show,
les types, dans la salle
battant d’un air épouvanté
le rappel du troupeau,
il aimerait passer en revue le souvenir
de ses mains osseuses et grises de poussière,
remuant dans la graisse ses propres critères féminins…
(photo Frédérick Jeantet)