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Lubies - Page 142

  • ...

    On lui prêtait une vie simple et austère,

    me dit-elle,

    mais ce ne sont que des mots,

    oui, et les mots,

    à force,

    ils sonnent creux,

    tournent à vide comme la fraise lente

    de la rumeur qui s'occupe de faire

    un peu de place dans nos bouches,

    et personne n'aurait pu s'imaginer

    qu'un jour,

    oui, un jour,

    elle entasserait ses affaires,

    au milieu de la cour, comme ça exactement,

    avant d'y mettre le feu,

    oui le feu,

    et puis qu'elle irait s'asseoir sur une souche,

    oui, la dernière souche disponible

    entre le perron de la ferme

    et son âme jadis habitée par l'amour...

  • ...

    Jour après jour,

    chacune-chacun,

    alors,

    on joue dans son

    petit film de vacances.

    Voilà tout

    ce que nous faisons.

    Ne revenons pas

    sur l'aspect esthétique

    de la chose.

    Tous ces films ne racontent

    rien.

    A peine s'ils se lamentent

    du peu d'intérêt

    qu'ont ceux du camp

    d'en face

    pour nos petites personnes...

  • ...

    Et voilà, me dit-elle.

    Une boite de kleenex

    et trois tasses de café froid,

    plus tard,

    je me souviens de tout.

    Je me souviens de ce garçon

    croisé, cette nuit-là,

    dans la maison aux miroirs.

    Je me souviens de la qualité

    du paysage de son sourire.

    Un sourire qui repoussait les ombres

    sous l'eau lourde de la nuit.

    Et voilà...