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Lubies - Page 126

  • ...

    Tant que son sourire

    était certain

    d'avoir raison,

    l'opinion publique

    n'avait aucune prise

    sur elle...

    Je m'engageais

    dans le bras d'eau

    qui mène tout droit

    à l'île du lundi...

    Quelqu'un a du couper

    le moteur.

    Dieu est monté sur le quai

    pour fixer l'amarre... 

    Bonjour madame-monsieur...

    Voulez-vous que j'accroche

    vos vêtements...

    Ce soir, comme d'habitude,

    mes mains se mettront

    à trembler

    après des chimères

    faites de bois de dérive...

     

    (Photo Frédérick Jeantet)

  • Ce qui reste de la nuit...

    J'habite en face de la gare,

    me dit-il,

    et ce matin

    il me semble-

    bien sur je peux me tromper.

    Du reste,

    je me trompe souvent-

    oui, ce matin il me semble

    que ce qui reste de la nuit-

    épaves molles et silencieuses

    dont on pourrait presque

    supposer d'ici

    que tout ça

    a du vibrer

    et même assez haut

    et même très fort-

    n'a toujours pas envie

    de rentrer à la maison.

    Non. Pas encore.

    Non. Pas tout de suite...

     
     
     
     
  • Nos rêves en laisse...

    La vie, avec un peu

    d'imagination, 

    pourrait s'écrire,

    en haut style,

    dans quelque revue

    du suspense...

    Nous étions jeunes

    et alors,

    les tâches à accomplir

    importaient peu.

    Nous étions jeunes

    et les rouages du bonheur 

    n'avaient pas cessé

    de tourner.

    Nous étions jeunes,

    presque beaux,

    puisque la beauté

    n'atteignait pas encore

    ces dimensions

    considérables...

    Tu disais toujours:

    pour vivre heureux,

    mon garçon,

    un soupçon ne suffit pas.

    Il va venir assez tôt

    ce jour,

    où toi et moi,

    on promenera

    nos rêves en laisse...