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  • les chimies du monde...

    Le train et les distances

    qui se réduisent

    à mesure que l'horizon

    s'élargit entre

    l'insouciance et la crainte

    de perdre pour toujours

    les gestes blonds

    du premier amour,

    après quoi on a eu 

    la faiblesse de croire

    que nous avions

    des gènes différents

    de ceux du reste 

    de l'humanité...

    Le train et les arbres

    qui tremblent,

    la peur les noircit

    avec ce désir

    violent

    d'assassiner

    toute envie de suspens,

    alors qu'on aimerait

    tellement retrouver

    le don des larmes

    et cette sorte d'inclinaison

    de l'âme

    qui vous pousse

    à embrasser un rayon de lune,

    au lieu de perdre le jour,

    au bord des fleuves

     pollués  

    par les chimies du monde,

    à conter vos détresses

    que la colère renforce

    et alors...

     

    (photo Frédérick Jeantet)

     

     

  • Des tas d'issues et c'est tout...

     

    Le plus difficile,

    me dit-elle,

    commence toujours avec cette question:

    est-ce au dialogue ou au récit

    qu'on doit faire

    la plus grande place....

    L'été s'était perché

    à la cime du saule tortueux.

    Vers la fin,

    il se mit à chanter très doucement...

    Vient ensuite, presque immédiatement,

    cette histoire de décor.

    Combien de regards

    pour imaginer une lumière...

    Il faisait presque chaud et la foule s'écriait:

    " Fièvre, marche avec nous..."

    Juste avant que le noir se défasse,

    enfin,

    au profit de ténèbres

    beaucoup plus conformes 

    à l'idée romantique

    qu'on se fait, normalement,

    d'une rupture...

    Quelles phrases, quels mots

    pour donner à ton langage

    une sorte de grâce familière...

    Ce matin invoquait

    l'esprit

    des chemises sales

    au col poissé d'angoisse;

    des peines de cœur

    à très haute intensité...

    Après, tu sais,

    pour que l'horizon s'élargisse,

    derrière il y a des tas d'issues

    et c'est tout...



     

  • ...

    Il a dit: "mélancolie..."

    et au milieu des chaumes,

    où son esprit frappeur

    venait tout juste

    de prendre

    la brume des terres

    en filature,

    le stylo bille tout nu

    à la main,

    en criant: "c'est pour rire,

    ne vous inquiétez pas,

    c'est pour rire..."

    Certaines fois,

    ces choses-là arrivaient,

    vers la fin du mois

    d'août,

    quand l'été, par habitude,

    commence

    à regarder derrière

    de peur

    que les pluies acides

    reviennent lui trancher

    la gorge...