les chimies du monde...
Le train et les distances
qui se réduisent
à mesure que l'horizon
s'élargit entre
l'insouciance et la crainte
de perdre pour toujours
les gestes blonds
du premier amour,
après quoi on a eu
la faiblesse de croire
que nous avions
des gènes différents
de ceux du reste
de l'humanité...
Le train et les arbres
qui tremblent,
la peur les noircit
avec ce désir
violent
d'assassiner
toute envie de suspens,
alors qu'on aimerait
tellement retrouver
le don des larmes
et cette sorte d'inclinaison
de l'âme
qui vous pousse
à embrasser un rayon de lune,
au lieu de perdre le jour,
au bord des fleuves
pollués
par les chimies du monde,
à conter vos détresses
que la colère renforce
et alors...
(photo Frédérick Jeantet)