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  • Les fleurs, ça meurt...

    Les fleurs, pourquoi pas,

    mais nous étions 

    la génération

    la plus en colère

    de toute l'histoire récente

    des états désunis

    de l'adolescence...

    Le genre de génération,

    X ou Y, 

    peu importe, 

    qui s'est rêvée

    trop vite, 

    immense et dispersée.

    Nous pensions 

    être nés,

    comme tant d'autres 

    avant nous, 

    pour vivre éternellement

    jeunes...

    Le jugement moral

    ne nous concernait pas.

    Nos journées

    étaient réussies

    quand nous avions

    l'impression

    d'avoir appris

    quelque chose de nouveau...

    Les fleurs, oui à la limite,

    mais comme idéal simplifié

    ou alors,

    oui, à la rigueur,

    comme élément féerique,

    on disait: merveilleux, 

    lié à un cadre pastoral

    avec pour décor d'ensemble,

    le bon vieux lac 

    aux suicidés

    et des jeunes gens

    qui se pressent

    tout autour, 

    raides comme des clous

    de porte,

    en faisant mine d'avoir été

    terrassés par le gros chagrin

    du jour...

    Les fleurs, ça meurt, 

    on n'en offrait jamais...

     

     

     

     

     

     

  • Recoudre l'ombre...

    Mon regard,

    au début,

    avait seulement envie d'avaler

    un gros morceau d'éloquence

    mais je me suis mis à regarder

    comme on regarde

    quelqu'un, quelque chose

    à s'en défoncer les yeux,

    et alors qui sait

    où la nuit peut vous mener,

    qui sait...

    Mais la vie,

    vois-tu,

    c'est une autre musique...

    Elle s'est assise

    avec de jolies façons

    d'enfant de la poussière

    l'air de quelqu'une

    déjà convaincue

    que les mots 

    sont tout juste bons

    à survivre en forêt,

    parce que, c'est comme ça,

    depuis que des tas 

    de jeunes gens

    se rassemblent

    au pied des immeubles, 

    parce que, d'où qu'on regarde

    quelqu'un, quelque chose,

    l'esprit des morts

    vous empoisonne 

    la tête

    et qu'ensuite il faut 

    encore

    recoudre l'ombre...

     

     

  • Prier nos anciens dieux sous une boule à facettes...

    Hier soir, tout était lisse, 

    tu as bu, j'ai bu,

    juste un peu

    et, pour une fois,

    ce matin,

    même le lave-vaisselle 

    semble trouver au monde

    un air

    d'insondable grandeur...

    Hier soir, je crois

    que c'était bien de n'être

    jamais dans l'excès...

    Entre amis, 

    les retrouvailles

    ont souvent lieu

    autour d'un genre

    de lac intérieur,

    mais nous sommes devenus 

    cette bande de garçons

    bien trop judicieux

    et le souvenir de notre jeunesse

    c'est à peine s'il est 

    capable de se déplacer

    soutenu par

    des cannes anglaises...

    La nuit, on aimerait

    retrouver le goût

    de cette exubérance irrationnelle,

    le goût du vent marin

    qui fait onduler les herbes

    comme si c'était des vagues...

    La nuit, alors,

    on aimerait parfois

    prier

    nos anciens dieux

    à genou

    sous une boule à facettes...