Recoudre l'ombre...
Mon regard,
au début,
avait seulement envie d'avaler
un gros morceau d'éloquence
mais je me suis mis à regarder
comme on regarde
quelqu'un, quelque chose
à s'en défoncer les yeux,
et alors qui sait
où la nuit peut vous mener,
qui sait...
Mais la vie,
vois-tu,
c'est une autre musique...
Elle s'est assise
avec de jolies façons
d'enfant de la poussière
l'air de quelqu'une
déjà convaincue
que les mots
sont tout juste bons
à survivre en forêt,
parce que, c'est comme ça,
depuis que des tas
de jeunes gens
se rassemblent
au pied des immeubles,
parce que, d'où qu'on regarde
quelqu'un, quelque chose,
l'esprit des morts
vous empoisonne
la tête
et qu'ensuite il faut
encore
recoudre l'ombre...
Commentaires
Je pars bientôt, ce lien c'est pour rester , sans décalage...Bien à toi
Je viens d'aller chercher, à la librairie des "Mots et Merveilles" les livres commandés.
Quatre:
- "Le versant féroce de la joie" d'Olivier Haralambon.
- "Légendes d'automne" de Jim Harrison.
- "Aux Cinq Rues, Lima" de Mario Vargas Llosa.
- Et "Nos Guerres Indiennes", de Benoit Jeantet. De toi même, donc.
J'attaque par ce dernier...J'aurais dû le faire plus tôt...Mais c'est ainsi. J'en étais resté aux "Short Stories". L'année dernière, un peu avant notre première rencontre à Paris, chez "Henri", pour les "x-ièmes" rencontres organisées par Richard.
Déjà, j'aime beaucoup cette présentation de "l'auteur (par lui-même)". Elle me rappelle une certaine présentation que j'avais faite lors d'un dossier de psycho:
- "Je suis né le 30 novembre 1946 à Paris 75009. Je pense cependant que cela ne suffit pas à définir quelqu'un dans sa situation dans le temps ni même dans l'espace. En effet, nous sommes le fruit, non seulement d'une date et d'un lieu physiquement déterminé (au sens scientifique du terme), mais aussi de tout un environnement qui nous dépasse, nous entoure, nous englobe, nous possède, nous "agit" quasiment; à notre insu dans la plupart des cas.
Sommes nous condamnés à errer ainsi comme des aveugles, tout en pensant continuellement que nous sommes des êtres libres d'agir et de penser uniquement par nous-mêmes et seulement par nous-mêmes?"....
Le sujet du dossier était:
"La route et la représentation. Que fait un machiniste huit heures par jour devant sa machine?".
Accueil perplexe du jury!
Tout cela pour dire que le titre, "Nos guerres indiennes" et son entame immédiate, me plaisent au plus haut point.
A bientôt te lire...se voir?
Amitiés.
André
Ainsi il faudrait recoudre l'ombre... Pourtant le spectre "great unknown" aime bien se montrer sous la lune rousse. Un indien dans la nuite. Un air, "walking on the moon", sortait de la poche de son manteau rapiécé et remontait au dessus du canal comme la brume blanche d'hiver. L'eau se mélangeait avec le miroir du ciel, au loin. De l'autre côté du canal, c'était un maudit blues de loose.
La raison n'était plus au sommet, s''étant pris les pieds dans le paillasson de la folie. Ainsi allait Twin peaks qui croassait sur la mort de Marylin.
Amicalement, Sergio
Ah! Quinconces, comment ranger tout ça?
Cher Benoît, au de la des passes sur la plage, j'ai cherché à comprendre tes silences et comme André j'ai lu 'Nos guerres indiennes" et avec nos , je m'y suis reconnu merci de m'avoir donné une clé. André souligne que la date de naissance n'a pas d'importance, je ne suis pas totalement d'accord avec lui. Elle n'est pas suffisamment précise il faut aussi connaitre l'heure de notre arrivée au soleil de la vie. Cette conjonction des temps détermine à jamais notre vie dans le "cosmos", le vrai monde des grecs, celui qui est en totale mutation aujourd'hui. Il nous fait si peur alors on le dénie... tous, alors que comme un fou je pense qu'un nouveau monde nous attend. Il faut juste penser autrement.
Peut-être l'aurez vous senti je voudrais bouleverser l'enseignement. Homosapiens je suis et je resterai mais depuis 1980 je suis devenu "homonuméricus" (le terme m'est propre).
Contrairement à la plupart des philosophes qui dénient la technique, je suis un enfant de la technique (avec un T majuscule pour en signaler les bienfaits et les horreurs). De la matière aux ensembles animés automatiques et presque humanoïdes.
Enfant de Toulouse , forcément cathare, je sais tout faire en technique, j'ai vu se transformer le travail en emploi, Tristes moments. Ingénieur métallurgiste, l'esprit de l'aviation m'a rendu compétent dans le travail de l'aluminium. Trop dur pour l'homme il fallait des machines. La technique sans conscience tue l'homme, alors je suis devenu ergonome toujours pour comprendre et asservir un peu plus l'homme. Erreur? oui et non , il y a un salut. C'est le numérique qui m'a rendu espoir. L'infiniment petit, l'esprit quantique m'a été enseigné après la systémique toujours à Toulouse, ma cité jumelle de Silicon Valley. Le numérique nous amènera dans le mur, le neuro-marketing est une plaie, il crée le vide de la pensée.
Heureusement mes visites régulières dans les bibliothèques m'ont permis de mettre des gardes fous pour m'éviter de le devenir totalement. Si je n'ai pas compris jeune les idées de Marx, Heidegger , Nietzsche, je me suis intéressé à celles de Simone Weill pour comprendre que le taylorisme précédait le consumérisme devançant lui-même le crétinisme . Nous y sommes!
Toutes nos valeurs anciennes volent en éclat (coteouvert est là pour nous le rappeler). Jusqu'à Heidegger justement nous nous sommes dissimulés la vérité. Aujourd'hui nous savons que tout ne peut -être calculé. Comment refonder la pensée pour de nouveau avancer? Car on va avancer , je suis optimiste, le cosmos va continuer je n'en doute pas une seule seconde , (moi aussi d'ailleurs sous une autre forme). je ne peux imaginer que tout va s'arrêter, il faut juste penser autrement. Krishnamurti m'a expliqué comment se préparait la pensée. je l'enseigne pour bien jouer au golf, en fait se faire plaisir. L'instant présent est la clé mais comment penser l'instant présent pour se projeter? c'est là qu'est la difficulté, nous n'avons pas d'expérience, nous devons changer de paradigme, créer une nouvelle intelligence situationnelle, individuelle et collective donc relationnelle. Il y faut de l'ordre. Voilà en quoi (et entre autre déterminismes...) notre date de naissance est importante, nous ne sommes pas ceux qui pourront le faire .
Je pars en voyage à la source de la culture rugby All Black, avec un peu d'Asie, grande inconnue, mais le monde est en marche alors j'emmène avec moi Stiegler, Serres et les Quinconces. Je vais faire le singe en hiver. Je vous souhaite un bel été. Prenez bien soin de vous. A vous deux amicalement.
Mes amis,
je me méprise quelque peu...en réalisant que je vous réponds si tard, décidément bien tard....Loin de moi l'idée de me chercher quelque excuse ...Mais en ce moment, je cours et il faut bien l'admettre (Michel et Sergio le savent bien, puisqu'il y a eu cette partie à toucher sur le sable de Corrèze...), je limace à qui mieux mieux et de moins en moins vite, pour tout arranger...Michel, je tenais quand même à te souhaiter un beau voyage- les voyageurs ont toujours quelque chose à dire, alors, il me tarde déjà que tu rentres et que tu nous fasses partager tes premières impressions...) Sergio, considère que tu es ici chez toi, alors fais donc comme chez toi. Je suis le premier admirateur de tes relances...André, oui à se voir, très volontiers, dès que les temps seront plus favorables, bientôt, très bientôt...amitiés bien vives. Bien à vous!!