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  • L'arithmétique créative de nos désirs...

    Je devine une logique affreuse

    derrière cette envie de mettre

    nos rêves entre parenthèse...

    Pourquoi finit-on par devenir

    ce qu'on a tant détesté...

    Hey, dis moi un peu,

    tu en écoutais beaucoup,

    toi, de la Pop music?

    Hey, y'a toujours quelqu'un

    là-dedans...

    La nuit dernière je t'ai cherché

    partout

    et tout ce que j'ai obtenu,

    c'est des cernes.

    Alors j'ai repensé à la jeunesse.

    Ses plages. Ses filles.

    La jeunesse...

    Ses garçons. Son soleil.

    La jeunesse...

    Ses cadavres...

    Tu sais, à chaque fois

    qu'on se sentait vide

    à l'intérieur.

    Oui, à chaque fois que

    deux-trois accords

    de guitare ou qu'un séquenceur 

    que l'angoisse et cette mélancolie

    un peu corbeau, tu sais, attaquent

    et tout à coup ça s'accumule,

    oui, à chaque fois que tout ça soutenait

    l'arithmétique créative de nos désirs inaboutis

    puisque à cet âge, 

    on n'est pas bien difficiles,

    puisqu'un choix de mots intéressants

    suffit à te faire croire

    que l'existence ne devrait obéir

    qu'aux seules lois de ton génie...

     

    (Photo Frédérick Jeantet)

     

  • J'ai vu pas mal d'oiseaux mourir dans tes yeux...

    J'ai vu pas mal d'oiseaux 

    mourir dans tes yeux

    sitôt que ton petit doigt

    caressait la mousse 

    d'un de ces samedis soirs

    rue de la Fontaine au but...

    Les jupes plissaient sous nos paupières

    d'apprentis garçons perdus.

    Deux nuits blanches plus loin,

    à nouveau tu t'essayais

    à ces langueurs de Riviera

    et tout autour les rumeurs 

    veloutées continuaient,

    alors, 

    d'asticoter le monde,

     inquiet,

    désireux de se lever,

    de se mettre en branle,

    de se jeter,

    coûte que coûte,

    sur la moindre miette

    de désir calibré;

    de prendre part

    aux tristes révoltes

    qui font que ce qui aurait du suivre

    aurait presque pu arriver...

     

    (Photo Baptiste Jeantet)

     

     

  • Cette fois où tu as voulu voir les vaches...

     

    Alors...

    Les gens sont comme ils sont...

    je me souviens de cette fois,

    une fois qu'on était allé voir ton oncle

    toujours en train de mourir de soif,

    dans son coin triste et humide

    de Bretagne;

    cette fois où tu as voulu voir

    les vaches qui broutaient

    au bord du centre commercial...

    Alors...

    Nos vies, parfois, se limitent

    à des sortes de pérégrinations...

    Depuis le jour de ma naissance,

    un jour tu m'as dit,

    je sais que je passerai 

    le reste de mon existence

    à retourner là où je peux

    sans jamais oser regarder là

    où tout a commencé...

    oui, nos vies se résument

    à des sortes de pérégrinations

    au cours desquelles

    on se lamente et puis on pleure...

    ah ça pour se lamenter on se lamente

    ah ça pour pleurer...

    comme de minuscules pèlerins 

    à l'âme sombre

    qui se consume dans le charbon

    puisque c'est la routine...

    Alors...

    Les choses ne se passent jamais

    comme prévues...

    Je me souviens de cette fois

    où ton rire a surgi de la brume 

    comme un têtard apeuré,

    perdu parmi l'écho des formes

    qui ne serviront plus jamais

    à personne...

     

    (Photo Baptiste Jeantet)