L'arithmétique créative de nos désirs...
Je devine une logique affreuse
derrière cette envie de mettre
nos rêves entre parenthèse...
Pourquoi finit-on par devenir
ce qu'on a tant détesté...
Hey, dis moi un peu,
tu en écoutais beaucoup,
toi, de la Pop music?
Hey, y'a toujours quelqu'un
là-dedans...
La nuit dernière je t'ai cherché
partout
et tout ce que j'ai obtenu,
c'est des cernes.
Alors j'ai repensé à la jeunesse.
Ses plages. Ses filles.
La jeunesse...
Ses garçons. Son soleil.
La jeunesse...
Ses cadavres...
Tu sais, à chaque fois
qu'on se sentait vide
à l'intérieur.
Oui, à chaque fois que
deux-trois accords
de guitare ou qu'un séquenceur
que l'angoisse et cette mélancolie
un peu corbeau, tu sais, attaquent
et tout à coup ça s'accumule,
oui, à chaque fois que tout ça soutenait
l'arithmétique créative de nos désirs inaboutis
puisque à cet âge,
on n'est pas bien difficiles,
puisqu'un choix de mots intéressants
suffit à te faire croire
que l'existence ne devrait obéir
qu'aux seules lois de ton génie...
(Photo Frédérick Jeantet)