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Lubies - Page 118

  • A l'endroit où les superlatifs deviennent liquides...

    J'avais pris l'habitude,

    me dit-il,

    d'embrasser son cou

    à l'endroit

    où les superlatifs

    deviennent liquides

    et ses jambes de danseuse

    sortaient du plafond.

    Ensuite, nous partions

    en voyage

    sur un pneu

    de tracteur

    qu'un gros chien

    tirait

    depuis le bord

    de la rivière.

    Il était doux le vent.

    Au rond point,

    à droite,

    le jour s'approchait,

    silencieux,

    et, déjà,

    quelque chose de sombre

    menaçait nos visions

    d'enfants de la rue.

    Nous, tout ce qu'on

    voulait,

    alors, c'était

    grandir.

    Je comptais sur ses vices

    pour nous ramener

    à la maison...

     

     

  • Tout ça qui n'était qu'une odeur de terre lourde, après la pluie...

    Il a suffit, me dit-elle, 

    chaton,

    que ma langue 

    se mette lentement

    à explorer le fond

    de ta bouche,

    à la façon,

    tu sais,

    de cette femme

    qui agitait la tête-

    nous venions

    de la doubler

    aux quatre chemins.

    Là, non loin

    de ce virage

    où, tu dis toujours,

    tant d'amis

    ont à peine eu

    le temps

    d'écrire leur lettre

    d'adieu.

    Tu dis toujours...-,

    oui, cette femme

    qui agitait la tête

    en tapant

    d'un air brumeux

    sur son volant

    et c'était comme si

    elle venait de rompre,

    pour la dernière fois,

    avec quelque amour

    de jeunesse...

    Il a suffit, me dit-elle,

    chaton,

    que ma langue

    se mette lentement

    à explorer 

    le fond de ta bouche,

    pour que tout ça

    me revienne.

    Tout ça qui n'était

    qu'une odeur de terre

    lourde,

    après la pluie...

    Il me semble

    qu'à force

    de faire des choses

    pareilles,

    les simples d'esprits

    font un pas en arrière...

     

  • Ce truc, qu'un jour, j'irai glisser dans le cercueil du vieux monde...

    Et les tracteurs de l'enfance,

    me dit-il,

    continueront

    à imprimer, 

    avec ce qu'il nous restera

    d'encre,

    leur petite cadence

    mélancolique

    sur l'écran où sont 

    projetées toutes nos

    obsessions sur l'identité

    des souvenirs-

    ces souvenirs qui vous manipulent

    tellement

    qu'on n'en peut plus-,

    et un jour, je vais écrire,

    enfin,

    ce roman paysan,

    ce western qui dansera sur une jambe,

    cet hymne folk

    traversé de bout en bout

    par un refrain fort

    et des flopées de chemises

    à carreaux

    qui flottent sur la corde à linge

    du ressentiment,

    oui, un jour,

    je vais écrire, enfin,

    ce truc qu'ensuite j'irai

    glisser

    dans le cercueil du vieux monde...