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Lubies - Page 106

  • ...

    Parce qu'on se tenait,

    depuis fort fort longtemps, 

    à cheval

    sur cette ligne idéale

    qui sépare la vie et la mort...

    Puisque on s'était lassé, à force,

    de ces maigres territoires,

    trop souvent parcourus,

    où le goût du sel

    et de l'aventure

    s'étaient périmés comme une valse...

    Parce que les pulsions essentielles

    dont on tirait tous

    nos matières premières,

    avaient pris l'habitude

    de rater,

    au moins une fois sur deux,

    leurs entrée magistrale. 

    Parce que nous ne pouvions pas

    avoir mangé

    la dernière part du gâteau

    et vouloir ensuite qu'il en reste, 

    alors on a pris

    le sac et la cendre.

    On s'est remis à cracher

    par terre, 

    en jurant, à la fin, 

    qu'on ne nous reverrait plus

    dans ces tristes parages,

    en tout cas pas avant

    que les enfants ne réapprennent

    à courir après

    quelque veau lunaire. 

    Pas avant qu'on leur enseigne,

    une fois pour toutes,

    la théorie des machines à vapeur

    amnésiques,

    où le comique de répétition

    culmine,

    l'air d'un clochard dans son costume

    à trente euros...

     

     

  • Quelle journée...

    Je sais qu'il y aura toujours

    ces voix qui se bousculent

    dans ma tête.

    Tes manières de dragon

    pour tenir à distance

    mon humeur fumier

    de cheval...

    Je sais que la jeunesse,

    comme tous les points

    exclarrogatifs

    de la galaxie,

    c'est encore mieux,

    le matin.

    Je sais...

    Que c'est peut-être seulement

    beau

    de le penser.

    Quelle journée...

    Je peux encore sentir tes mains

    qui divaguent sans méfiance

    sur ma robe...

    Quelle journée...

    C'est quoi la poésie

    comparé à ce ventre

    surpris

    en train de sourire ?

    C'est quoi faire un film

    quand

    on ne se contente

    plus

    de renouveler l'exploit

    de triompher des ténèbres...

     

  • ...

    Et maintenant?

    Les jours courent et se cachent

    tandis qu'au loin, 

    un homme empoigne

    sa tronçonneuse

    pour transmettre sa colère...

     

    C’est calme à présent,

    le voyage peut commencer.

    Ton passé c’est ma jeunesse.

     

    Et maintenant?

    Les semaines filent et glissent

    comme ces wagons

    de marchandises

    vides, 

    pour tenter d'exister

    à nouveau

    dans ton œil...

     

    Revu ce gamin.

    Ce dimanche d’après la pluie,

    il cherchait en vain

    des bras un peu plus neufs

     

     Et maintenant?

    Quand nous étions jeunes,

    alors,

    nous avions pris l'habitude

    de voler librement

    derrière le soleil...

     

    Aujourd'hui, tu sais

    combien c'est difficile

    d'échapper

    aux odeurs de friture

    qui dominent 

    tous les parfums...