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  • Comme une marée...

    Il s'est levé d'un coup sec.
    Elle aurait bien aimé,
    pour une fois,
    qu'ils s'attardent un peu
    au lit.
    Oui, pour une fois.
    Il s'est fait couler un café.
    Il a fait dégager le chat
    qui gênait la circulation.
    Puis Il est revenu vers Elle
    qui s'était rendormie.
    Il l'a trouvée très belle.
    Il le lui a dit.
    Ses cheveux reposaient
    pieusement sur l'oreiller.
    Et ses cuisses avaient
    cette grâce alourdie,
    tu sais.
    Cette grâce. Oui.
    Et puis il lui a raconté
    ce rêve.
    C'était un rêve avec
    un homme sur l'âge.
    C'était un homme rongé
    par la culpabilité.
    Un homme qui s'imposait, 
    depuis trois ans,
    une drôle de pénitence,
    parce que. Parce que...
    Il s'est mis à pleurer.
    Elle l'a pris dans ses bras.
    Elle a bu ses larmes
    comme une marée...

  • ...

    Des traces de pas sur la route.

    La tête me tourne.

    J'aime que tu me souries,

    malgré tout.

    Mais je suis à la traîne.

    Et puis, alors, plus loin,

    beaucoup plus loin,

    il y a le froid

    et tous ces doutes qui le redoublent.

    Juste après,

    quand la route fait un coude,

    il y a la mémoire.

    La mémoire, ce souci lancinant.

    Cet agrégat inconstitué

    de bric et de broc

    qu'on se maçonne avec

    le sale torchis nostalgique

    et des reliquats, tantôt agréables,

    tantôt moches, tantôt ce qu'on peut,

    des reliquats de nos bouts

    de vie caduques.

    La mémoire, ce berceau pour

    chanteurs aveugles

    des après-midi grises…

  • Et puis, soudain, voici un dénouement...

    La séparation

    et les hypocrisies

    décentes

    quand les âmes déménagent.

    L'abandon ensuite,

    et tout ça qui ne regarde

    déjà plus

    que les souvenirs

    et les souvenirs,

    tu sais bien,

    ne sont que des bandelettes.

    La chasse, les hommes

    et les femmes.

    Toutes ces chansons

    de pacotille comme

    des éclairs qui poignardent

    les dos creusés

    de confiance.

    Et les villes, oui,

    les villes pourtant,

    qui n'ont jamais pu

    vivre sans ça...

    Et puis, longtemps après les

    sourires,

    les épines restées

    sous la peau,

    avec le temps

    elles s'incrustent

    comme le mouvement 

    de l'histoire

    devant les hommes.

    On a mal sans comprendre. 

    Pour être soulagé,

    il faut demander l'aide

    de quelqu'un.

    Et puis, soudain,

    voici un dénouement...