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  • Le bonheur est facile et Mark Hollis est mort....

    Nuit après nuit,
    le bonheur est facile
    et Mark Hollis
    est mort.
    La mort, quelle honte,
    quand on y pense...
    Karl Lagerfel,
    sa vie, les enfants 
    qu'il n'a jamais eus,
    la chatte qu'il aimait
    mieux que sa mère,
    les femmes
    qu'il habillait
    à l’ère de ce qu'un
    mauvais article de trop
    présenterait avec désinvolture
    comme un échange de ballons
    contre des photos de nus.
    Qui se souvient
    comme il était gros,
    Lagerfeld,
    bombardé à coups
    de boulettes de viande
    comme un poisson
    rouge dans son bocal?
    Ces années 80 à la dérive,
    qui s'en souvient vraiment...

    Mark Hollis
    est mort.
    Le premier titre
    de Talk Talk, 
    je devais être encore
    en train de m'imaginer
    en pleine partie 
    de joue contre joue
    avec cette jeune société
    anglaise
    qui me fascinait. 
    Mark Hollis est mort
    et le premier titre
    de Talk Talk
    arrivait juste après
    deux satires impitoyables
    et cette envie de mettre
    le monde 
    cul par dessus-tête.
    Le Punk et
    tout ce qui 
    a pu survenir par la suite. 
    Le premier titre de Talk Talk,
    savait retranscrire
    tout ce qui précède
    la chute du jour
    et de la nuit
    dans un panaché bien blanc.
    Le premier titre de Talk Talk...
    Les doutes et la fureur
    d'une génération
    qu'on disait perdue...

    Mark Hollis
    est mort.
    Les générations perdues,
    d'abord,
    ça n'existe pas
    et puis pour dire rapidement
    les choses,
    mieux les dire
    puisque ça fait longtemps
    que je ne suis plus payé à ça,
    les titres de Talk Talk
    proposaient une gestion
    assez douce 
    de la fureur et des doutes
    d'une génération suractive
    et débridée.
    Voilà qui ferait 
    assez joli
    dans un papier des Inrocks.
    Mouais...
    Et si j'écrivais; morne 
    et carrément merdique?
    Magic, la revue pop moderne,
    tu crois...

    Nuit après nuit,
    le bonheur est possible
    et Mark Hollis est mort.
    Comment la mémoire
    peut-elle être 
    ce film à ce point
    commercial et racoleur?
    Est-ce vraiment utile
    d'insulter notre mode
    de vie de l'époque
    en se servant d'un souvenir
    sur deux?
    Est-ce vraiment utile...

    Mark Hollis 
    est mort.
    Quelle honte,
    cette vie.
    Respirez bien fort
    avant de voir
    avec qui
    votre amour de jeunesse 
    partage désormais 
    son existence.
    Mark Hollis
    est mort...
    Tu connais l'histoire
    de cet homme
    qui n'aimait pas
    la Pop Music
    et qui, un beau jour,
    s'est mis en tête
    d'acheter
    tous les chars russes
    mis en vente sur eBay?
    Laisse tomber...

    Mark Hollis
    est mort
    et il y a ce refrain pluvieux 
    qui donne un ton particulier 
    à ma jeunesse.
    Ici, telle nuée de brume 
    comme une garantie de discrétion. 
    Là, le pépiement des oiseaux. 
    Le bruissement des feuillages 
    et leur sourire tendre. 
    Mark Hollis
    est mort.
    On touche au vieux fond 
    sensible.
    C'est tout un territoire
    et ce territoire
    est maudit...

  • ...

    Voilà un matin
    qui remue sagement
    la queue
    sur la commode.
    Il ouvre les fenêtres
    du salon.
    En vrai. En grand.
    Et même que depuis
    un petit trou
    dans le ciel,
    un vieux rêve,
    toujours le même,
    est en train
    de gonfler à vue d’œil.
    Alors voilà
    ce qu'Il fait,
    ce matin.
    Il cède à l'un
    de ces foutus rituels
    de pensée magique.
    Des fois que le rêve
    en question
    et sa vie se recroisent
    ce jour
    en trame inverse.
    Des fois que.
    Après quoi Il s'étire
    le cou,
    referme la fenêtre.
    Voilà un matin qui vient,
    qui perd-qui gagne
    et qui s'en fout...

  • Et les piscines ondulent pour le peuple zombie...

    C'est une drôle

    de matinée à vivre.

    Ton sourire plane doucement

    au-dessus d'une bande

    de sables noirs.

    Et pendant que ta bouche

    et ses malices à usage

    quasi interne

    s'avance vers la source

    de toute l'amertume

    du monde et de nos divisions,

    j'ai envie de prendre une photo

    de cette matinée,

    parce que, vue d'ici,

    elle ressemble

    à une fille bohème

    sur le point d'épouser

    un homme très riche...

    C'est une drôle

    de matinée à vivre.

    Une matinée entre deux

    bâillements et trois cafés

    pas stretto pour deux sous

    mais fort-très fort.

    Oh oui tu parles.

    Une chanteuse folk

    me suce consciencieusement

    le cerveau et revoilà

    la mélancolie. Ce que vous

    appelez le contexte.

    Peut-être un chalet

    perdu

    au terme d'un parcours

    de drames et de frénésie,

    peut-être

    un chalet perdu

    dans l'un des endroits

    les plus bousillés de la galaxie.

    Hors-champ, on suppose

    quelques vieux comparses

    en train de tirer les ficelles.

    Des hommes, pas plus paumés

    que les autres, se pâment puis

    leurs mains se raccrochent

    assez vite à leurs principes

    d'amants cyniques

    au naturel inquiétant.

    Mémoire ou imagination?

    Passé à la dérive ou pure fantaisie?

    Tu entrouvres les cuisses

    comme une strophe médiocre

    mais ils n'aiment plus

    tellement ça.

    Tu leur proposes

    un script un peu plus

    subversif

    et les piscines ondulent

    pour le peuple zombie...

    C'est une drôle

    de matinée à vivre.

    Ton sourire plane doucement

    au-dessus d'une bande

    de sables noirs

    et pendant que nos doigts

    s'aventurent dans ces espaces

    terribles

    où le feu des hyperboles

    achève de brûler les réalités d'hier

    et les perspectives d'aujourd'hui,

    une chanteuse folk

    et sa voix de rivière

    au mois d'avril

    empilent, sans se donner

    beaucoup d'effort,

    des petits tas de mots doux.

    Oui mais n'empêche,

    que petits tas par petits tas,

    n'empêche, chaton,

    voici qu'à force, tout doucement-

    tout doucement,

    voici qu'à force, chaton,

    commence à s'édifier un barrage

    contre la mélancolie...