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  • Auto-stop...

    Hier, j'ai fait un peu d'auto-stop,

    en rasant les murs de la ferme

    où veaux-vaches-cochons

    m'ont vu naître.

    C'était un jour où,

    parait-il et pour une fois,

    le diable a bien voulu

    pencher sa tête du bon côté.

    On raconte qu'aucun flocon,

    n'est venu, ce jour-là,

    au devant d'une mort lente

    en amortissant tant soit peu

    les douleurs de la plaine.

    On a dit, bien plus tard,

    qu'il s'est trouvé,

    à l'époque,

    très peu de couples

    pour consulter leur téléphone

    en faisant l'amour.

    Et de ça, aussi,

    il faudrait que je m'excuse...

  • Ancienne silhouette...

    Longtemps j'ai eu peur du mystère,

    j'ignorai tout du sens de la vie...

    Et puis tu t'es approché dans un souffle,

    patiemment,

    tu m'as appris à ne plus chercher

    à tout comprendre...

    Et peu à peu,

    alors, je m'éloignais

    de ce que jusqu'ici nous prenions

    pour une terre promise toute rapiécée...

    Tu as encouragé mon aigreur

    à rompre

    avec son ancienne silhouette...

     

     

     

  • Fourche...

     

    Me suis levé de bonne heure

    et j'ai regardé mon père

    nourrir les vaches dans le clair-obscur

    de l'étable en pierre de taille,

    où dans ces minutes, à l'aube,

    la fatigue achève de transpirer  

    ses petites pollutions nocturnes. 

    Et là, comme il dispersait 

    un peu de cette poudre d'or

    en refaisant les litières...

    Regarde- regarde, 

    ses mains toutes striées de crevasses

    et cette rudesse qui part du poignet...

    Regarde-regarde mon père qui travaille 

    et comme tout jusqu'ici

    n'est que petits secouements de fourche,

    vifs-aériens-gracieux secouements de fourche..