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  • Le plus dur commence...

    Autour de ta tasse de thé,

    le plus dur commence toujours

    à la fin…

    Ma voisine de terrasse

    explique à sa fille,

    et voilà une petite fille

    dont la mauvaise humeur grelotte

    dans les miettes d’un pain au chocolat,

    « Maman fume. Ne crie pas.

    Maman fume dehors.  Elle aussi, elle a froid.

    Toi, tu prends l’air… »

    Un serveur,

    les yeux à cent quatre-vingt degrés,

    nous presse de renouveler nos commandes

    sans quoi…

    Cette petite fille n’est pas

    plus chieuse qu’une autre,

    ni plus capricieuse, ni plus frigorifiée

    qu’une autre.

    Non, elle c’est tout le monde.

    Tout un chacun vers onze heures,

    un dimanche de marché,

    quand il faut surtout gérer

    la frustration

    de votre entrée en jeu

    que quelque chose,

    ce truc,

    comme la névrose de l'échec,

    retarde,

    en attendant qu’une bonne idée,

    enfin,

    se jette à l’eau…

     

    (Photo Frédérick Jeantet)

     

  • Copie faible...

    L’aspirateur vient encore de rafler la mise

    sur la montagne,

    m’a-t-il confié,

    le regard triste tourné vers la fenêtre…

    Et ça fait longtemps qu’il n’est plus dupe,

    qu’on ne la lui fait pas

    avec vos petites magies du rangement

    destinés aux guerriers de la nature

    qui débutent dans la vie …

    Le soleil passera bientôt le balai espagnol

    mais sans rien pouvoir y faire.

    Que peut-il, le soleil,

    après que l’aube a rendu

    sa copie la plus faible…

     

    (photo Frédérick Jeantet)

  • Suppléance absolue...

    Un café de trop

    et nous voila reparti

    au pays de la suppléance absolue.

    Je suppose d’ici

    qu’on a tous eu, plus ou moins,

    une voisine qui gouvernait sa vie

    avec ce je ne sais quoi

    de laconique

    au moment de plier le linge

    avant qu’il ne prenne la pluie.

    Et les yeux mouillés,

    comme ça,

    presque toujours à une heure

    de grande écoute.

    Ses enfants réclament, sans trop y croire,

    de la glace pour le dessert

    et en guise de réponse,

    il y a l’odeur de moisi

    du désir

    qui coule de sa voix blanche…

     

    (Photo Frédérick Jeantet)